La FIA continue d’en prendre plein la figure sur les limites de piste.
Cette fois, c’est Lando Norris qui a pointé le manque de constance de la FIA, en rappelant son expérience en qualifications, au Qatar.
On se souvient que les pilotes McLaren avaient été alors piégés par les limites de piste, en Q3.
Or selon Lando Norris, Max Verstappen (le poleman de l’épreuve) avait aussi dépassé les limites de piste… sans être sanctionné par la FIA.
« Apparemment, ce n’était pas assez clair » a ainsi dénoncé Lando Norris au sujet des franchissements (supposés) de limites de piste par Max Verstappen.
Visiblement, le pilote McLaren ne digère pas avoir été sanctionné - alors que Max Verstappen a pu s’en tirer sans tour annulé au Qatar…
« J’ai pourtant fait la même chose que Verstappen : partir au large en Q3 au Qatar, aux virages 7 et 8, je crois. »
« C’est pourtant clair, il est allé franchement en dehors de la piste. »
Lando Norris pense que les commissaires de la FIA n’ont fait que regarder la caméra embarquée de Max Verstappen au Qatar : à l’entendre, la Fédération a fait preuve d’amateurisme ou de dilettantisme...
« Mais la règle est qu’il faut que ce soit "suffisamment clair" pour la FIA. Il faut qu’il soit fondamentalement clair que les deux pneus soient en dehors de la piste, et la caméra embarquée ne prouve rien... »
« Si la roue arrière peut potentiellement être à l’intérieur, on ne peut pas la juger hors piste. C’est d’ailleurs leur point de vue à la FIA. »
Les limites de piste sont un problème récurrent en F1. Elles ont aussi empoisonné le week-end à Austin.
Lando Norris dénonce d’ailleurs aussi un manque de constance et de vigilance de la FIA à Austin... il avoue même avoir franchi les limites de piste au virage 6, sans avoir été rattrapé par la patrouille !
« Au virage 6 à Austin, je l’ai fait aussi, (franchir les limites de piste) pour être honnête. C’est un virage pour lequel je savais qu’ils ne pourraient pas me pénaliser parce qu’ils ont établi un précédent dans les pistes précédentes : si vous ne pouvez pas raisonnablement voir le problème, vous allez vous en tirer. »
« Il faut connaître les zones grises et les choses avec lesquelles on peut s’en sortir, et c’était le cas pour moi. Alors, à tous ceux qui l’ont fait, je dis que c’était fair play. »
Le gravier, une solution miracle mais peu réaliste ?
Mais que devrait faire la FIA ? Lando Norris a-t-il une idée à proposer ?
« Ils doivent mettre plus de caméras à l’extérieur pour que vous puissiez voir la ligne blanche, vous pouvez voir où se trouve la voiture, ce genre de choses. »
« Ou bien, vous avez une caméra embarquée qui regarde vers le bas de la ligne pour que vous puissiez voir quand tous les pneus dépassent. C’est assez difficile à avoir sur chaque virage, sous chaque angle et pour toutes ces choses. »
« Je continue de penser qu’en général, les pénalités devraient être plus strictes, y compris en ce qui concerne les limites de la piste. Même si cela pourrait me retomber dessus un jour. »
Comme Valtteri Bottas, Lando Norris semble in fine incliner vers une solution simple (simpliste ?) : le retour des graviers.
« Je ne sais pas quelles sont les réponses, pour être honnête avec vous. Si vous nous demandez pourquoi ce n’était pas un problème il y a 20 ans, c’est parce qu’il y avait de l’herbe et du gravier. Aujourd’hui, nous n’y sommes plus autorisés parce que le Moto GP doit courir, que les motos doivent courir et que la sécurité doit entrer en ligne de compte. »
« Ce ne devrait pas être à nous d’avoir soudainement des idées. Nous voulons du gravier et certaines choses, mais cela n’est pas autorisé pour des raisons de sécurité, ce que nous comprenons en quelque sorte. Mais ce n’est pas à nous de trouver soudainement des idées. »
La ligne blanche plus grande et épaissie mise en place par la FIA, notamment à Austin, ne suffit donc pas pour régler le problème ?
« À mon avis, la ligne blanche plus épaisse qu’ils ont mise en place aide à mieux juger les choses. La visibilité est tellement faible aujourd’hui dans une Formule 1 à cause des pontons si hauts et du châssis si haut, toutes ces choses sont très différentes de ce qu’elles étaient il y a 10 ans, 15 ans. »
« Il est donc extrêmement difficile de juger quelque chose dans une voiture comme celle-là. Beaucoup plus difficile qu’il ne l’a probablement jamais été, je dirais, dans le passé. »
« Lorsqu’il s’agit d’une simple ligne blanche, il est extrêmement difficile de voir où se situe le pneu par rapport à elle, c’est-à-dire à un mètre et demi de distance, lorsque vous regardez le vibreur à la sortie du virage, et les voitures qui vous précèdent. Vous nous demandez de faire beaucoup de choses différentes en même temps. Donc pour moi, quand ils ont élargi la piste, cela s’est beaucoup amélioré. »
« Il y a eu beaucoup moins de violations des limites de la piste - parce qu’il est plus facile de juger quand la piste est beaucoup plus large. Je pense donc qu’il serait utile d’optimiser un peu plus (la taille de la piste), et d’avoir du gravier là où il est possible d’en avoir. »