Laurent Rossi est de moins en moins impliqué dans la vie quotidienne d’Alpine en Formule 1.
Le PDG d’Alpine avait en effet surpris en 2021 en étant présent sur presque tous les Grands Prix, agissant presque comme directeur d’équipe. Mais, il l’admet aujourd’hui, il avait besoin d’un nouveau directeur pour pouvoir enfin rééquilibrer ses tâches. Avec Otmar Szafnauer pour diriger Enstone, le Corse a pu reprendre un rythme plus conforme à ses attributions, à savoir développer la marque Alpine en premier lieu et les voitures de route.
"J’essaie d’équilibrer un peu plus les deux activités, surtout depuis l’arrivée d’Otmar l’an dernier."
"Cela a changé avec le temps. Au cours des premières années, 60 % de ma semaine était sur la Formule 1. Et 40% sur le reste, évidemment sur les voitures de route, en plus d’être cadre du groupe Renault, car c’est aussi un devoir qui m’incombait, ce qui n’était pas un bon équilibre. Cela ne rendait service à aucun des domaines, mais je devais le faire pour le bien de la Formule 1, car j’avais besoin de comprendre les choses et de décider par moi-même quel type d’organisation je voulais mettre en place et quels domaines je devais renforcer, ce que j’ai fait."
"Et je pense que maintenant c’est dans l’autre sens. La Formule 1 c’est le week-end. Et j’essaie de ne pas faire toutes les courses, même si c’est très dur parce que j’adore ça. Donc, en gros, pendant la semaine, j’ai mon travail sur les voitures de route, pendant le week-end, j’ai la Formule 1."
Rossi admet qu’il a une grande affection pour le sport auto. Le Tour de Corse a fait naitre cette passion en lui quand il était enfant et c’est donc toujours un plaisir pour lui.
"Le sport auto a une grande influence sur moi. Le Tour de Corse, bien sûr, était évidemment le grand événement de l’année pour tout le monde, et surtout pour moi, mon père, étant dans la mécanique, parfois en course, parfois en aidant les coureurs lui-même parce qu’il pouvait réparer les voitures et tout. Maintenant, j’ai eu un peu la chance que dans ma famille, il y ait des gens qui travaillent dur, sans vraiment de diplôme. Ils ont donc essentiellement travaillé à partir de 16 ans et n’ont jamais arrêté. Ils m’ont donc forcé à envisager des études, ce que j’ai fait. Ce n’était donc pas une option de devenir un pilote ou quelque chose comme ça. Cela pourrait être un passe-temps comme mon père l’a fait, mais pas un vrai travail selon leurs propres mots. Et je dois dire que ça a été probablement pour le mieux parce que j’aime ce que je fais. J’aime la partie stratégique et la partie exécution du travail. J’aime être aussi impliqué dans des activités sportives. Donc, en fait, j’ai le meilleur des deux mondes aujourd’hui."
Trouve-t-il cela inspirant d’être entouré de pilotes de course et de brillants techniciens ?
"Asolument. Je pense que jusqu’au jour où j’ai commencé ce travail en Formule 1, j’ai toujours utilisé cette inspiration et je l’utilise encore plus maintenant. Avec des métaphores sportives, des analogies. Pour moi, le sport est fondamentalement l’essence de l’effort, de l’engagement vers un résultat et de l’excellence. Donc ça a toujours été pour moi quelque chose que j’ai dans mon monde, quel que soit le monde dans lequel je me trouve, quelle que soit la carrière que je poursuis."
"Et maintenant, c’est presque naturel parce que cela en fait partie tous les jours. Et vous devez admettre que ces champions ainsi que ces ingénieurs, ces mécaniciens... tous sont vraiment engagés dans ce sport. C’est juste époustouflant de voir ces efforts, leur vie va dans cette chose, juste pour le divertissement des autres. C’est juste époustouflant, c’est admirable."