En vue d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2030, l’objectif affiché de la F1, les équipes multiplient les initiatives.
Par exemple récemment (voir notre article), Mercedes a annoncé que ses camions rouleraient au biocarburant pour la saison européenne (or c’est le fret qui pollue le plus en F1).
La Commission F1 a pris une mesure de bon sens d’ailleurs récemment : les dépenses écologiques engagées (comme l’achat de biocarburant par exemple) ne seront pas décomptées dans le montant des budgets plafonnés. Une bonne affaire pour l’économie et l’écologie…
James Vowles, le patron de Williams, salue le sens de cette évolution générale. Et les progrès faits par la F1 en quelques années, en particulier sur le plan des mentalités.
« Lors de la dernière Commission F1, nous avons beaucoup parlé de durabilité et de l’investissement que nous voulons tous faire en tant qu’équipe pour la durabilité, ce qui inclut, potentiellement, des fermes de panneaux solaires et autres choses. »
« Donc, à l’heure actuelle, si vous comparez avec ce qui se passait il y a seulement trois ans, je dirais que les équipes sont tout à fait conscientes que nous avons une responsabilité sur nos épaules, pour comprendre dans quelle mesure notre environnement change – et comment il faut s’y adapter. La Formule 1 a une bonne vision du moyen et du long terme sur ces sujets ; et nous faisons confiance à son analyse dans une certaine mesure. »
« Mais je dirais surtout que nous sommes conscient que les sensibilités, les attentes changent sur ces questions - et ce ne sont pas de petites sommes d’argent que les équipes parlent d’investir dans cette direction aujourd’hui. »
Le réchauffement climatique a également touché concrètement la F1 : les inondations ayant mené à l’annulation du Grand Prix à Imola étaient liées en partie au dérèglement du climat (ou à l’artificialisation des sols).
Christian Horner a été particulièrement marqué par ces événements...
« Oui, la Formule 1 prend le développement durable très au sérieux, avec un grand nombre d’activités menées dans chaque équipe, et collectivement au niveau de la F1 maintenant... »
« Je ne pense pas que la région d’Émilie-Romagne ait connu de telles inondations depuis des décennies. Nous avons été choqués de voir les effets de ces inondations et nous avons pris la bonne décision en annulant l’événement d’Imola, car il était horrible de voir à quel point la région était touchée. De toute évidence, notre équipe-sœur, AlphaTauri, basée non loin, a vu de nombreux de ses employés directement touchés par les événements, alors oui, c’était horrible à voir et cela nous a rappelé une fois de plus que le changement climatique est bien réel. »
La F1, un réveil trop tardif sur l’écologie ?
Günther Steiner a aussi été frappé par les inondations en Italie. Ce qui lui fait penser : la F1 n’a-t-elle pas eu une prise de conscience trop tardive (comme la société) ?
« A Maranello aussi, certains de nos collaborateurs ont été touchés, donc vous vous rendez compte de ce qui se passe. »
« Vous savez, aurions-nous dû faire quelque chose il y a 20 ans ? Bien sûr, assis ici maintenant, nous devrions dire oui, mais je pense qu’il n’est jamais trop tard et la Formule 1 a très bien commencé à agir il y a quelques années - et beaucoup d’équipes contribuent à améliorer les choses. Et nous arriverons là où nous voulons arriver. Nous avons des plans, nous l’avons dit, et tout le monde y travaille. »
« Et comme l’a dit James, lors de la dernière Commission F1, il y a eu pas mal de discussions parce que tout le monde prend la chose au sérieux. Nous devons simplement continuer à travailler et à informer sur ce que nous faisons. »