Si le grand public connaît de plus en plus Gianpiero Lambiase, l’ingénieur de course de Max Verstappen, Hugh Bird, l’ingénieur de Sergio Pérez, est un nom moins familier, même pour les habitués de la F1.
Auparavant, Bird travaillait comme ingénieur sur la voiture de Max Verstappen ; il a été promu en 2021 comme ingénieur de course, et a donc fait ses armes avec Sergio Pérez, qui découvrait aussi l’univers de Milton Keynes.
« L’équipe a pris la décision » raconte Bird. « Je travaillais sur la voiture de Max à l’époque et l’opportunité s’est présentée, j’ai été promu à ce rôle par coïncidence au moment où Checo a rejoint l’équipe. »
Forcément, être l’ingénieur du coéquipier de Max Verstappen n’est pas une chose aisée à Milton Keynes. Hugh Bird doit ainsi composer avec les franches déceptions de cette année 2023 - et les inévitables baisses de moral qui en découlent.
Mais comme il le décrit, c’est aussi dans la difficulté qu’est née une forte relation entre lui et Sergio Pérez.
« C’est un voyage que nous faisons ensemble et, invariablement, il y aura des moments difficiles. »
« Mais je suis toujours étonné lorsque nous avons une mauvaise séance et qu’il rebondit le lendemain, ça nous donne vraiment de l’énergie. Je le vois alors prêt pour la course, ce qui signifie que je le suis aussi. Il faut aller de l’avant et profiter du voyage ! »
« Nous analysons la situation par la suite, nous discutons longuement des raisons de ces moments difficiles et nous cherchons à savoir s’il y a des choses que nous pouvons affiner dans la voiture. Chaque fois que quelque chose ne s’est pas passé comme nous le souhaitions, nous essayons d’en tirer les leçons et de limiter le risque que cela nous affecte à l’avenir. »
Pérez est très satisfait de sa relation avec son ingénieur de course
Mais n’y a-t-il jamais de tension entre les deux hommes ? Par exemple quand Max Verstappen écrase Sergio Pérez, comme ce fut le cas encore à Suzuka dernièrement ?
Le pilote mexicain n’est-il pas même jaloux de la relation entre Max Verstappen et Lambiase ? Ecoutons-le s’exprimer à son tour…
« Il serait très facile de se blâmer l’un l’autre et de rejeter la faute sur lui, ou lui sur moi. Mais nous étions ici en tant qu’équipe. Et je pense que nous avons une équipe très forte. Nous avons cette passion. Nous disons parfois "OK, nous n’avons pas eu une bonne journée", ou nous reconnaissons que nous n’avons pas donné le meilleur de nous-mêmes. Nous n’avons probablement pas tiré le maximum de mon pilotage, ou des réglages, ou de n’importe quoi d’autre. Mais on se dit alors : nous avons une nouvelle opportunité demain, alors nous allons la saisir. »
De son côté, Sergio Pérez se félicite ainsi également de la qualité de la relation nouée avec son ingénieur de course. Leur résilience durant les mauvais jours est une force indispensable chez Red Bull... mais sur le plan humain aussi, Pérez et Bird se sentent proches.
« L’âge est l’une des bonnes choses qui nous caractérisent : nous avons un âge très similaire » confie Sergio Pérez.
« Nous avons un mode de vie très similaire - nous avons le même âge et le même style de vie. Nous sommes tous les deux des pères de famille, nous connaissons donc les mêmes problèmes, les mêmes plaisirs, etc. »
« Hugh n’a pas exercé le métier d’ingénieur de course depuis de très nombreuses années, alors je suis un peu son premier pilote, en tant qu’ingénieur de course. Mais ce qui est bien, c’est l’âge et la synchronisation que nous avons dans nos vies en dehors du sport. »
« L’une des bonnes choses à notre sujet, c’est que lorsque nous avons tendance à avoir une très mauvaise journée, disons une mauvaise qualification où tout est contre nous, alors, la plupart des gens que j’ai connus s’enfoncent vraiment profondément et ne peuvent pas penser à la prochaine étape, qui est le jour de la course. »
« Je l’ai déjà vu avec Hugh, lorsque nous avons une mauvaise journée et que nous en tirons des leçons immédiatement, nous pensons déjà à la façon dont nous allons nous en sortir. C’est quelque chose de formidable dans notre relation, car nous ne perdons jamais confiance l’un en l’autre. »
« Nous sommes ici ensemble et nous attendons toujours le prochain objectif. C’est quelque chose qui nous rend très résistants, car nous avons connu des moments difficiles au cours de nos trois années d’existence, mais nous avons toujours réussi à nous en sortir avec beaucoup de succès, c’est une sorte de bonne dynamique à cet égard ! »