Pour le podcast « Beyond the Grid », Sergio Pérez a évoqué son court passage chez McLaren, en 2013, qui s’est fini en queue de poisson : à Woking, le Mexicain devait succéder à Lewis Hamilton, parti chez Mercedes ; alors qu’il devait connaître l’apogée de sa carrière, Sergio Pérez a pourtant risqué de perdre tout baquet en F1. Remercié pour résultats insuffisants, on sait que le Mexicain a depuis trouvé refuge chez Force India/Racing Point.
Visiblement toujours amer sur cette période, Sergio Pérez estime n’avoir été ni par McLaren, ni par son entourage.
« Cela n’a pas fonctionné parce qu’en gros, McLaren était dans une mauvaise posture. Jenson était champion du monde, il était très bien implanté dans l’équipe, j’arrivais dans son écurie. Cela n’a pas marché car nous n’avions aucune performance dans la voiture, nous étions la 6e équipe la plus rapide, nous n’avions pas même obtenu de podium. C’était très difficile de tirer le maximum de cette voiture. »
« Mais j’avais tout de même réussi à battre Jenson en qualifications ; et au classement, je n’avais pas beaucoup de points de retard sur lui. [73 contre 49] »
« Cela n’a pas suffi… Car il y avait trop de difficultés, notamment sur le plan politique… Avec Dennis, Whitmarsh… C’était un moment très difficile. Étant donné la situation de McLaren à cette époque, je suis juste arrivé au mauvais moment. » »
« Avec plus d’expérience aujourd’hui, je ferais peut-être différemment les choses, au niveau des réglages par exemple… Mais si je n’étais pas allé chez McLaren, je ne serais pas la personne que je suis aujourd’hui, donc je ne veux pas revenir en arrière. »
« Je pense que les médias devraient reconsidérer mon passage chez McLaren. Je remplaçais Lewis Hamilton chez McLaren, tout le monde s’attendait à ce que je gagne le titre. Mais je n’avais pas la voiture pour. S’adapter à la voiture était très difficile pour moi, nous avions une voiture très inconstante, on faisait tant de travail sur les réglages le vendredi… »
« Changer d’équipe, c’est difficile, il faut du temps pour vous y adapter. C’était beaucoup de pression que d’arriver chez McLaren. L’ambiance était mauvaise. J’aurais aimé recevoir plus de soutien de la part de l’équipe. Les gens qui m’entouraient ne constituaient l’environnement idéal pour moi, pour me sentir en confiance… »
Sergio Pérez a confirmé qu’il aurait bien pu piloter chez Ferrari… mais à compter de 2014, et non 2013. C’est ce qui l’a conduit, fin 2012, à refuser Maranello pour Woking. Hâtive décision… qui aurait pu donner un tout autre tour à sa carrière – même s’il faut rappeler qu’en 2014, Ferrari, comme McLaren, n’avaient pas conçu une bonne monoplace.
« En 2012, j’étais un membre de la Ferrari Academy, j’avais un contrat avec Ferrari pour 2014, mais je devais rester un an de plus chez Sauber pour rejoindre Ferrari. Je n’avais pas signé de contrat, je m’étais rendu à Maranello, j’avais discuté avec Domenicali qui m’avait dit ‘signons un pré-contrat pour 2014’ ».
« Mais j’étais un jeune pilote, j’avais faim… Pourquoi attendre, pourquoi ne pas faire ce pas dès 2013 ? Ferrari était intéressée, McLaren aussi, donc j’étais en position de force. Je devais grimper dans une voiture compétitive parce que je voulais gagner le titre. »
« L’opportunité avec McLaren s’est présentée, et McLaren était une équipe très solide, elle s’était battue pour le titre ces cinq dernières saisons. Alors, comment refuser ? J’ai donc dit au revoir à la Ferrari Academy, et je suis allé chez McLaren. »
« L’erreur, c’était de signer un contrat d’une seule année. Mon management de l’époque n’avait pas fait du bon boulot avec ce contrat. Et cela a nui à ma réputation en F1. Mais je suis ensuite arrivé dans une superbe équipe. »
Sergio Pérez a alors rebondi chez Force India… Mais passer de McLaren à la petite structure indo-britannique n’a pas été de tout repos, comme il l’avoue lui-même !
« Je me rappelle, le premier jour où je me suis rendu à l’usine Force India, j’étais si déprimé ! L’usine de McLaren est probablement la meilleure au monde… Mais quand je suis allé à l’usine Force India, avec le contrat signé, je me suis dit ‘Oh ! Aucun moyen que je reste ici !’ Je n’avais qu’un contrat d’une année, et je me suis dit, ‘allez, retournons au Mexique ensuite’. »
« Le passage chez McLaren a vraiment porté un coup à ma carrière. Et lors de ma troisième course à Bahreïn, avec Force India, j’ai signé un podium. Et je me suis dit, allez, faisons le job ici. C’était incroyable. J’étais très démotivé, mais en 2015-2016, ce n’était plus le cas, je me suis dit qu’il n’y avait pas de coïncidence. »