Oscar Piastri est sur le point d’enchaîner titre en F3 et titre en F2, ce qui s’est très peu vu dans l’histoire du sport auto, mais pourtant, il est loin d’avoir une place assurée en F1 l’an prochain : Guanyu Zhou pourrait lui passer devant chez Alfa Romeo.
A moins qu’Alfa Romeo… ne s’appelle plus bientôt Alfa Romeo. En effet Andretti Autosport pourrait bien racheter Sauber, ce qui redistribuerait bien sûr les cartes.
C’est donc une porte qui s’ouvre pour Piastri. Et ce au plus grand plaisir de celui qui manage sa carrière, c’est-à-dire son compatriote Mark Webber (avec sa structure Jam Sports Management, qu’il dirige avec sa femme)
L’ancien pilote Red Bull s’exprimait pour le podcast F1 Nation et évoque indirectement les discussions entre Sauber, Alfa Romeo, Andretti et Piastri… Un jeu à quatre se met en places pour décider de l’avenir de l’Australien.
« Il fait un travail formidable, et ce depuis plusieurs années. »
« Il a gagné la Formule 3 l’année dernière, il est en tête du championnat de Formule 2 cette année, il n’y a aucune garantie qu’il va le gagner mais il a le plus de points en ce moment. »
« Ce n’est pas encore fait mais on essaie très très fort de garder Oscar heureux pour l’avenir, et c’est quelque chose que nous vivons en ce moment même. »
« Eh bien, voyons voir, ça va être quelques mois intéressants, rien n’est encore totalement réglé, il y a encore un peu de petites manigances, des choses en coulisses, à régler, et ça pourrait jouer en sa faveur. »
« Le baquet Alfa bouge, nous voyons maintenant Andretti flotter autour pour investir [chez Sauber] peut-être - donc, wow. C’est un dernier baquet intéressant, en termes de dynamique, mais est-ce qu’il [Piastri] mérite d’être en F1 ? Absolument. Nous le savons tous. »
« Les médias ont été brillants, les autres pilotes aussi - Charles Leclerc l’autre jour a dit beaucoup de bien de lui bien. »
Webber est si confiant que pour lui, la question de la présence de Piastri sur une grille F1 est réglée : cela arrivera tôt ou tard, en 2022 ou en 2023...
« C’est bon de voir que le sport est en bonne forme, avec une bonne jeune garde qui arrive, et pour Oscar, ce n’est pas une question de savoir ‘si’ [il va en F1] mais ‘quand’. »
Et pour les équipes qui veulent affirmer leur ambition, et non se reposer sur des pilotes payants (Webber se réfère-t-il ici aux 30 millions supposés de Guanyu Zhou ?), Piastri est ainsi un bon "label crédibilité" pour Webber.
« Je suppose que Piastri apporte un niveau de crédibilité. Je veux dire, Alpine n’a plus besoin de se le rappeler maintenant - il est souvent dans leur simulateur, il a conduit la voiture de F1 et continuera à le faire pour le reste de l’année d’une manière ou d’une autre. »
« Donc, c’est bien - mais c’est juste, pour moi, de mettre fin aux conneries et de rappeler tout ce qu’Oscar peut apporter à une équipe, quels sont les facteurs clés où il va faire une différence dans une équipe. »
« Je veux dire, toutes les équipes veulent un pilote jeune, rapide et exceptionnel, mais qui a fait 50 ou 70 Grands Prix, elles ne veulent pas vraiment avoir ce pilote entre zéro et 20 Grands Prix. »
« Mais Oscar, plus vous le chauffez, plus vous le mettez dans l’eau, plus vous mettez de caméras autour de lui, plus il y a de monde, plus il est rapide. Et certains pilotes vont dans l’autre sens - les catégories juniors, ils aiment ça, mais quand vous commencez à mettre la pression, ils n’aiment pas ça. »
« J’essaie simplement de renforcer cela, et aussi de servir ses meilleurs intérêts, en sachant où est le marché, quelle devrait être sa valeur, et en m’assurant qu’il soit bien protégé dans ce sens. »
Notons que Piastri demeure cependant, pour le moment, un pilote de l’académie Alpine. Si Andretti veut bâtir sur le long terme, il n’est pas sûr que l’équipe parie sur Piastri alors que dans l’équipe-mère, Fernando Alonso a dépassé les 40 ans.