Oscar Piastri le réalise-t-il encore tout à fait ? Il sera un pilote titulaire de F1 cette année et qui plus est, il commencera sa carrière dans une des équipes les plus prestigieuses, McLaren F1.
En parcourant les allées de Woking, et du McLaren Technology Center, l’Australien a commencé à réaliser non seulement l’histoire de son équipe, mais aussi l’immensité de la tâche qu’il a devant lui… qu’est-ce qui prédomine alors, la fierté ou la pression ?
« L’usine elle-même est un bâtiment vraiment cool, mais quand vous voyez le Boulevard et toute l’histoire qui y est exposée, c’est spécial de savoir que je fais partie de cette histoire. »
« C’est une sensation très agréable, et j’espère pouvoir ajouter quelques trophées et voitures à mon palmarès. »
« Voir la voiture de Lewis Hamilton pour de vrai me rappelle quelques souvenirs de l’époque où j’ai commencé à regarder la F1, mais en vieillissant et en apprenant davantage sur ce sport, j’ai compris l’importance de l’histoire de l’équipe avant ma naissance. Les voitures de Senna et du Professeur [Alain Prost] étaient particulièrement intéressantes à voir. »
« Je pense qu’une fois le casque mis, les autres pilotes deviendront juste un autre pilote sur la grille que j’essaierai de battre, mais, au moins avant le début de la saison, c’est probablement la chose la plus unique, du côté mental, à laquelle il faut s’habituer. »
McLaren a fait, par le passé, grandir avec succès des rookies : les exemples de Lando Norris et bien sûr de Lewis Hamilton viennent en tête, et cela rassure Oscar Piastri.
« Lewis et Lando sont deux très bons exemples qui prouvent que McLaren a l’habitude de faire progresser des rookies et d’en faire des pilotes de Formule 1 de classe mondiale, ce qui m’a donné confiance. Cela, et le sentiment d’être désiré par l’équipe a été un énorme, énorme boost de mon côté. La passion, l’énergie et le désir de m’avoir dans l’équipe, tout ça était un sentiment très agréable. »
McLaren n’est cependant pas sur une pente ascendante : l’équipe a fini derrière Alpine l’an dernier, au classement des constructeurs, et sa nouvelle soufflerie a pris du retard... Mais Oscar Piastri n’est pas inquiet et préfère voir le tableau d’ensemble.
« La trajectoire de l’équipe depuis environ cinq ans, a généralement été ascendante. L’année dernière, c’était un peu plus un plateau, mais en général, c’est une tendance à la hausse, et c’est révélateur de voir le travail qui se fait dans les coulisses pour nous amener encore plus haut sur la grille. »
Un caractère (et un pilotage) stables)
Pour ne pas céder à la pression, Oscar Piastri peut s’appuyer sur une personnalité que tout le monde décrit comme stable, équilibrée ; l’Australien serait un jeune homme discret mais efficace, courtois et très analytique (voir notre article).
« En général, je pense que mon caractère est assez stable, et c’est un trait de ma personnalité d’être assez détendu. C’est un mélange de ces deux choses. »
« Avoir la bonne mentalité est très important, et être capable de se concentrer sur ce qui va vous faire réussir est essentiel. McLaren est très concentré sur les processus, ce qui est ma façon de travailler, donc c’est très encourageant d’être sur la même longueur d’onde. »
« Au cours des 12 derniers mois, j’ai appris autant que possible en étant pilote de réserve, mais il n’y a jamais eu la certitude que j’obtiendrais un baquet, mais maintenant j’ai un baquet qui stimule votre concentration. C’est agréable d’avoir cela depuis le début de l’année. »
Ce caractère stable se retrouve dans le pilotage, lisse et propre, d’Oscar Piastri. S’il a pu, en formules junior, ces trois dernières années, finir dans les points à 52 reprises (sur 60 épreuves), avec 15 victoires et 28 podiums, c’est en raison de cette même régularité.
« Oui, mon style de pilotage est probablement assez similaire à ma personnalité... Un pilotage propre, et précis, on me le dit souvent. Je pense qu’il est rare que j’aie ce qu’on pourrait appeler un tour de piste trop brouillon. Évidemment, tout le monde le fait de temps en temps, mais mes tours sont généralement assez propres, assez cohérents et méthodiques. »
« Même si nous ne sommes pas assez rapides, nous sommes capables d’être là ou à peu près, ce qui est très important, surtout dans une saison aussi longue que celle de la F1. »
Oscar Piastri n’oublie pas non plus de se déconnecter de la F1, par exemple avec les jeux vidéo, tout en s’appuyant sur un management solide.
« L’entourage est super, super important, et c’est quelque chose que j’ai appris. Maintenant que je suis en F1, il est important d’avoir de bonnes personnes et un bon management autour de vous. Mark et Ann [Webber] ont été bien au-delà de leur valeur en organisant tout et en enlevant la pression de mes épaules. »
« Vous avez beaucoup plus de personnes autour de vous, en F1, que dans les catégories juniors, en termes de personnes avec qui vous travaillez dans votre équipe, donc avoir de bonnes relations avec les gens devient encore plus important. »
« Pour ce qui est de se déconnecter, je suis encore assez jeune, alors je peux invoquer l’excuse des jeux vidéo. De temps en temps, c’est quelque chose qui vous permet de ne pas penser à la course. Mais voir ma copine et mes amis, si les horaires s’alignent, c’est important. »
Autre atout qui a donné l’occasion à Oscar Piastri de prendre plus de recul et de mieux se préparer : son année sur la touche l’an dernier, comme pilote de réserve chez Alpine.
« Si cette année m’a permis d’apprendre beaucoup de choses et de jeter les bases du reste de ma carrière, alors ce serait un succès. »
« Si je peux tirer des leçons ensuite, de cette première saison comme titulaire, que je peux appliquer pour le reste de ma carrière, ou si je fais des erreurs que je ne referai pas pour le reste de ma carrière, alors ce sera un succès pour moi. »