Quand il a quitté le karting pour la monoplace en 2011 à tout juste 15 ans, Pierre Gasly a pris une décision audacieuse. Il était en effet un des premiers à ne pas poursuivre dans les catégories Senior. Esteban Ocon suivait la même voie un an plus tard, tandis que Charles Leclerc persistait jusqu’en KZ.
Des choix différents n’ont pas empêché ces trois espoirs de se retrouver en Formule 1 quelques années plus tard. Pilote de la Scuderia Toro Rosso en 2018 à 21 ans, Gasly va intégrer Red Bull Racing en 2019 aux côtés de Max Verstappen.
Pierre, quels sont vos meilleurs souvenirs en karting ?
Comme tous les pilotes, j’ai beaucoup de bons souvenirs du Karting. C’est une discipline très intense qui marque toute une vie. De plus, c’est une période où la famille et les amis d’enfance sont très proches. J’ai débuté à 9 ans en Minikart avant de poursuivre dans les catégories Minime puis Cadet en France. Dès mon entrée en compétition internationale, les bons résultats n’ont pas manqué avec Sodikart. En 2009 je suis monté sur le podium de la Coupe du Monde CIK-FIA de KF3 à Sarno, un moment crucial pour moi. Peu de temps après, je découvrais les Etats-Unis et Las Vegas lors du Supernationals et je prenais à nouveau la 3e place en TaG junior. L’année suivante, j’ai eu la satisfaction de devenir Vice-Champion d’Europe KF3 sur le circuit de Genk. C’est Alexander Albon qui avait gagné et Max Verstappen terminait 5e.
Votre passage précoce en monoplace a été beaucoup commenté à l’époque...
Ce n’était pas courant à ce moment-là, mais la FFSA a proposé de me suivre dans cette aventure et je n’ai pas vraiment hésité. J’étais déjà scolarisé au Mans en sport/études, j’avais réussi deux bonnes saisons en Junior, je ne regrette pas mon choix. Quand on regarde les jeunes pilotes qui ont accédé à la Formule 1 depuis quelque temps, on note des parcours différents, mais une même volonté de réussir.
Quelles ont été à ce jour les grandes étapes de votre carrière en automobile ?
Après avoir terminé 3e du Championnat de France de F4 en 2011, j’ai remporté l’Eurocup FR 2.0 en 2013. Grâce à cela j’ai été remarqué par le Red Bull Junior Team pour 2014 et j’ai été meilleur rookie et vice-Champion en Formule Renault 3.5. En 2016, j’ai remporté le nouveau Championnat F2 FIA après une bagarre de tous les instants. J’étais déjà pilote de réserve pour Red Bull Racing et j’ai pu faire ma première saison en Formule 1 dans la Scuderia Toro Rosso Honda en 2018. L’année prochaine, j’ai la chance de rejoindre Max Vertsappen chez Aston Martin Red Bull Racing.
Quels ont été les apports du karting dans votre parcours ?
Il est impossible de faire l’impasse sur le karting. C’est là que l’on apprend tout : les bases du pilotage, bien sûr, mais aussi le sens de l’attaque et la gestion d’un week-end de course ou d’un championnat. Savoir se dépasser et chercher les derniers centièmes dès l’âge de 10 ans, c’est fondamental pour réussir ensuite. Les jeunes d’aujourd’hui apprennent même à travailler avec les acquisitions de données. Il m’arrive toujours de rouler en kart avec des amis en loisir ou pour mon propre plaisir en KZ. Le karting procure des sensations inégalables !
Que diriez-vous à un jeune qui rêve de réussir ?
Il faut en premier lieu savoir ce que l’on veut et le vouloir très fort. C’est la rage de vaincre qui fait la différence. La force du mental est essentielle, il faut faire attention aux moindres détails et toujours rester concentré sur la victoire.