Esteban Ocon est le seul pilote à avoir tenté le pari osé de ne pas s’arrêter une fois pour changer ses intermédiaires en Turquie. Lewis Hamilton a lui regretté le choix de Mercedes de l’arrêter après 50 tours, alors qu’il occupait une place sur le podium - il était "vert" après l’arrivée.
Mais le pilote Alpine s’est effondré en fin de course avec ses intermédiaires détruits (près de 3 secondes en moins au tour, et 50 secondes perdues sur Carlos Sainz en une quinzaine de boucle). Lewis Hamilton aurait donc potentiellement fini derrière Pierre Gasly s’il était resté en piste… Mais on ne le saura tout à fait jamais.
Les mieux placés pour répondre sont sans doute les ingénieurs de Pirelli – il faut d’ailleurs saluer la durabilité des intermédiaires sur la voiture d’Ocon : bien que très marqués, ils n’ont pas explosé.
Alors, Lewis Hamilton aurait-il pu gagner à ne pas s’arrêter ? Mario Isola reste campé sur les prévisions de Pirelli avant-course : il fallait s’arrêter et la stratégie parfaite exécutée par Valtteri Bottas l’a montré.
« En regardant les pneus après la course, je dirais que non - ou du moins que c’était vraiment à la limite. »
« L’usure des pneus, surtout à la fin de la course, ils étaient essentiellement sur la construction du pneumatique. C’était un peu dangereux de repousser les limites. »
« Mais je comprends parfaitement qu’en conditions de course, ils doivent maximiser leur résultat. »
Isola rappelle aussi que ce qui vaut pour la Mercedes ne vaut peut-être pas pour l’Alpine... Lewis avait d’ailleurs plus attaqué en début de relais pour dépasser.
« Chaque voiture est différente, donc le niveau d’usure est différent, et cela dépend aussi de leur niveau d’attaque durant la course. »
« Mais plus ou moins tous les pneus touchaient à leurs cordes et les avaient exposées, pas seulement sur la voiture d’Ocon, la plupart des voitures qui se sont arrêtées après le tour 47/48 avaient des pneus complètement finis. »
« Nous savons que le nouveau tarmac est plus abrasif et a plus de grip par rapport à l’année dernière, et la piste n’était pas sèche mais toujours abrasive. Donc c’était vraiment, vraiment à la limite. »
« J’ai suggéré à nos ingénieurs auprès des équipes de les prévenir de changer les pneus et de ne pas aller jusqu’au bout parce que c’était une manœuvre risquée. »