Utilisé pour la première fois de la saison à Monaco, le nouveau pneu maxi pluie de 18 pouces de Pirelli n’a pas convaincu le paddock de la Formule 1, bien au contraire.
Sebastian Vettel estimait par exemple que ce pneu était "trop lent" et "trop dur pour cette piste, mais il serait également trop dur pour un circuit comme Imola. C’est simplement un mauvais pneu."
Jos Verstappen, le père de Max, jugeait "incroyable de voir le peu d’adhérence qu’ont les pilotes avec les maxi pluie. Ce n’est pas nouveau, ça fait un moment que ça dure. Il faudrait faire quelque chose à ce sujet."
Mais Mario Isola, le directeur de Pirelli en F1, a tenu à répondre à Bakou et il estime qu’il est trop tôt pour juger la performance des pneus maxi pluie. Il rappelle que le manufacturier italien est limité à un seul pneu de ce type pour toute la saison, et qu’un circuit lent à très forts appuis comme Monaco n’est pas idéal pour se faire un aperçu de ce qu’il vaut.
"Les pneus pluie sont toujours difficiles à comprendre. Je pense que Monaco n’est pas le bon tracé pour se faire une idée juste des pneus maxi pluie. Nous n’avons qu’un seul composé pour la pluie et un seul intermédiaire, et ils doivent fonctionner sur 22 circuits différents. Nous devons donc trouver le meilleur compromis."
Isola rappelle également que Pirelli ne dispose que de très peu de séances d’essais pour améliorer ces deux types de gommes.
"Nous n’avons pas beaucoup d’opportunités pour tester le pneu maxi pluie et intermédiaire. Nous avons récemment effectué un test avec Ferrari à Fiorano, et c’est pour le moment la seule séance qui a été programmée cette année afin de développer un produit encore meilleur pour la saison prochaine."
"Nous travaillons en étroite collaboration avec la FIA et les équipes afin de trouver davantage de disponibilité chez les équipes, mais si nous n’avons pas la possibilité de tester les pneus, nous n’avons donc pas la possibilité de les développer. Je dirais donc qu’il nous faut attendre la prochaine course qui se déroulera sous la pluie pour comprendre si, et où, nous pouvons développer ce produit."
"De plus, si vous vous rappelez des essais de présaison à Barcelone, nous avions décidé de mouiller la piste pour une demi-journée afin de donner la possibilité aux équipes d’essayer le nouveau produit, et il y avait très peu de roulage avec le maxi pluie. Elles étaient davantage concentrées sur le pneu intermédiaire."
"Nous avons besoin d’essais, autrement nous ne pouvons pas développer le nouveau pneu du futur. Et nous devons l’évaluer correctement pour réagir à ça."
Pourquoi voit-on les équipes de F1 augmenter la pression des pneus en ce moment ?
Ces derniers temps, les écuries de F1 ont tendance à augmenter la pression de leurs pneumatiques. Font-elles simplement des expérimentations ? Ou est-ce parce que les simulations ne reflètent pas les performances en piste ? Isola répond à cette nouvelle question.
"Nous avons un nouveau produit et de nouvelles voitures. L’année dernière, nous avons effectué nos essais sur un mulet qui était évidemment très différent au niveau des appuis générés. C’est pour ça que nous utilisions des pressions pneumatiques moins élevées sur ce mulet."
"Nous avons désormais les simulations en provenance des équipes, et les voitures sont bien plus rapides qu’attendu. Si vous comparez les temps au tour de cette année à ceux de l’année dernière, elles sont plus lentes d’à peine une seconde au tour. Ce qui signifie que la performance est très bonne. Prenez en compte le fait que les équipes effectuent leurs simulations d’après le rythme qu’elles pensent avoir en fin d’année, nous sommes donc déjà proches de ce niveau de performance."
"Notre système pour définir les prescriptions est assez solide. Nous utilisons le même que par le passé, mais il s’applique au nouveau produit et au nouveau package. C’est pour ça que vous voyez des pressions pneumatiques différentes de l’année dernière."
"Suite aux incidents de Bakou l’année dernière, je comprends que beaucoup d’équipes se concentrent sur la pression des pneus cette année. Mais même à Monaco, les pressions étaient plus hautes en raison de ce que j’ai mentionné précédemment. Nous définissons donc les pressions de la même façon qu’avant."