Comme au Mugello, Pirelli a choisi d’être conservateur pour l’arrivée d’un « nouveau » circuit au calendrier : ainsi à Istanbul ce week-end, la F1 roulera avec les pneus les plus durs possibles dans la gamme du manufacturier, les C1, C2 et C3.
7 trains de tendres, 3 de médiums et 3 de durs seront distribués (un tendre a été enlevé, un dur rajouté par rapport à la sélection normale).
Pourquoi ce choix ? Car le circuit d’Istanbul est très dur avec les pneus selon Pirelli, avec une forte motricité nécessaire, et des niveaux d’appui et des forces latérales aussi élevés. C’est notamment le fameux virage 8, similaire au virage 3 de Sotchi (un long virage à gauche) qui mettra les pneus (surtout avant-droit) à rude épreuve.
Rappelons qu’en 2011, Sebastian Vettel avait dû s’arrêter à 4 reprises pour remporter la victoire avec Red Bull (80 arrêts aux stands en 2011, le plus haut total de la saison, comme le plus haut total de dépassements).
Pirelli a dû faire face à une autre inconnue : le circuit a été récemment resurfacé, sans que l’on sache ce que cela changera.
Le choix conservateur a été d’autant plus évident qu’il n’y aura pas de courses support, donc pas de dépôts de gommes supplémentaires sur la piste au fur et à mesure du week-end.
Pourtant à Portimao, n’aurait-il pas été possible, avec le recul, de faire un choix moins conservateur ? Mario Isola, pour Pirelli, a donc justifié l’approche du manufacturier en rappelant tous les défis de ce circuit.
« La Turquie est une nouvelle étape de ce fascinant calendrier de Formule 1 2020, et bien que ce soit un endroit où nous sommes déjà allés, nous pouvons le considérer comme un tout nouveau circuit pour nous, d’autant plus que nous n’avons pas l’expérience du nouvel asphalte. Pour les pneus, nous nous attendons à ce que la Turquie soit un défi en termes de charges aérodynamiques, c’est pourquoi nous avons choisi une allocation avec des pneus plus durs - tout comme nous l’avons fait à Portimao, même si le nouvel asphalte pourrait être moins sévère que ce à quoi nous nous attendions. »
« Comme cela a souvent été le cas cette année, les informations recueillies en essais libres seront absolument cruciales, en termes d’évaluation non seulement de la dégradation, mais surtout de l’usure sur un tracé aussi exigeant. Bien sûr, aucune mention du circuit d’Istanbul ne serait complète sans parler du virage 8 qui cette année sera probablement négocié à fond par la dernière génération de F1, qui ont tant d’appui. Mais cela augmentera les charges sur les pneus en conséquence. Ce ne sera pas une course facile, il sera donc essentiel de trouver le bon niveau de gestion des pneus. »