Simone Berra, l’ingénieur en chef de Pirelli en F1, a expliqué à quel point le Grand Prix de Chine sera un défi pour les équipes, pour les pilotes, mais surtout pour le manufacturier italien.
Après cinq ans sans venir à Shanghai à cause du Covid-19, la Formule 1 va devoir redécouvrir une piste qui a changé. Elle a été totalement resurfacée et la plupart des bosses ont été éliminées afin de ne causer aucune mauvaise surpris avec les monoplaces à effet de sol.
"C’est comme un nouveau circuit, honnêtement" a déclaré Berra. "Parce que nous avons de nouvelles voitures, de nouveaux pneus, des jantes de 18 pouces. Le circuit n’a pas été utilisé pendant cinq ans, il n’a été utilisé que pour une course par an ou quelque chose comme ça. Elle sera donc très verte et assez sale, même s’il est évident qu’elle sera nettoyée."
"Et nous devons comprendre, même en mesurant le tarmac avant l’événement, comment il a changé. Dans le passé, il était assez rugueux en termes de micro rugosité et de macro rugosité. Nous devons comprendre comment le vieillissement s’est produit ces dernières années."
"C’est un bon défi pour nous, c’est intéressant. L’autre chose, c’est qu’après cinq ans, il s’agit même d’une course de sprint, avec seulement des essais libres. Il n’y a donc pas beaucoup de données, et même pour les équipes, ce sera un grand défi, pas seulement pour nous, mais pour les équipes encore plus probablement."
Un graining qui entraîne une dégradation élevée ?
Pirelli a déjà opté pour trois composés pneumatiques mais n’a pas envoyé d’ingénieurs en avance. Berra assure que le travail de vérification et de reconnaissance sera fait avant le week-end : "Malheureusement, je n’ai pas de personne disponible pour le faire. Nous le ferons donc directement mercredi."
"Quoi qu’il en soit, cela ne change pas grand-chose, car la sélection est déjà faite. Nous avons fait une sélection disons de milieu de gamme, donc C2, C3, C4, ce qui nous met à l’abri de toute possibilité. C5 était vraiment trop tendre, et C1 probablement trop conservateur, compte tenu de la piste."
L’usure des pneus pourrait poser problème à cause du graining. Même si ce phénomène n’est pas répandu sur le circuit de Shanghai, les F1 2024 pourraient y être sujet : "Dans le passé, nous n’avons pas eu de graining sévère, mais nous avons eu un léger graining. Donc oui, c’est une possibilité."
"Je m’attends à un certain graining, en particulier sur C3 et C4, pour C2 je m’attends à plus de résilience par rapport à C3 et C4, donc nous devrions être couverts. Disons que dans ce cas, le taux d’usure est élevé en cas de graining."