Ce vendredi à Mexico était un des plus importants de l’année pour Pirelli.
En essais libres, le manufacturier italien a pu procéder à un test grandeur nature de ses composés de l’an prochain.
En EL1 et sur 90 minutes en EL2 (une session rallongée pour l’occasion), pilotes et équipes ont comparé plusieurs options de prototypes de pneus pour l’an prochain : les C4 et C5, et une toute nouvelle spécification, le C6, qui entre en jeu la saison prochaine.
En EL2, plusieurs des meilleurs temps ont donc été signés par des pneus de l’an prochain. Carlos Sainz a dominé avec un chrono de 1’17’’699 sur un prototype de C4. Derrière, Oscar Piastri (McLaren) a signé un 1’17’’877 avec des C5 prototype, tandis que Yuki Tsunoda, en Racing Bull, a atteint 1’17’’878 en C5 standard (de 2024).
Pirelli n’a cependant pas été aidé par des interruptions de roulage. Ainsi, en EL2, le drapeau rouge causé par la sortie de Russell a immobilisé la session pendant 24 minutes, mais l’allongement à 90 minutes a permis de rattraper le programme.
Pirelli précise que chaque pilote a ainsi réalisé au moins deux sessions de tests, en C4 ou C5, en courts comme en longs relais.
Simone Berra, ingénieur en chef chez Pirelli, a tiré le bilan de ces tests de prototypes pour l’an prochain. Pirelli en est donc satisfait ?
« C’était une séance cruciale pour nous, avec un programme chargé : il fallait non seulement collecter un maximum de données pour le reste du week-end, mais surtout profiter de ce test en compétition, dernière chance de finaliser le choix des composés, notamment pour les composés les plus tendres de la gamme, en vue de la saison 2025. »
« Avec 44 des 150 minutes initialement prévues perdues à cause de trois interruptions hier, cela n’a pas facilité la tâche, ni pour nous ni pour les écuries, que nous devons remercier pour leur coopération dans ce test. »
« Nous avons évidemment récolté beaucoup de données. Il est rare d’avoir 20 voitures en conditions identiques testant des options différentes simultanément, ce qui nécessite une analyse approfondie, mais des indications initiales se sont déjà dégagées. »
« D’abord, nous pouvons affirmer que les nouveaux composés sont généralement plus résistants mécaniquement que les actuels, ce qui devrait atténuer le phénomène de graining. En regardant dans le détail, nous avons observé des possibilités de prototypes sur le C4 très prometteuses, tant en termes de performance que de dégradation. Pour le C5, certaines solutions semblent mieux contenir la dégradation. Et sur le C6, une option parmi les prototypes se démarque nettement, bien que nous devions encore définir son positionnement par rapport au C5 dans la gamme 2025. »
Au final, le test de Pirelli est donc positif et a permis d’identifier les solutions les plus adaptées pour chaque type de pneus.
Pas de graining ce week-end à Mexico ?
Simone Berra a fait enfin un point plus général sur ce week-end de course à Mexico : comment s’annonce la dégradation par exemple ?
« Concernant le week-end de course à Mexico City, peu de surprises par rapport à nos prévisions. D’abord, presque aucune apparition de graining lors de la première séance. Bien qu’il n’y ait pas eu beaucoup de longs relais, le fait qu’un circuit, où le graining jouait un rôle important par le passé, en soit exempt est déjà un signe positif. »
« La piste s’est révélée rapide dès le début, avec des temps nettement plus rapides que l’an dernier, dans des températures très similaires. En EL2, l’évolution de performance a été marquante, tandis que la température a baissé de façon notable avec l’arrivée progressive du crépuscule. »