Après le refus des équipes d’utiliser les gommes spécifiquement développées selon un premier cahier des charges finalement modifié par la FIA, Pirelli va devoir simplement faire quelques ajustements au niveau des pressions, ce qui risque toutefois de rendre les stratégies plus prévisibles et causer plus de gestion du rythme.
"La pression sera ajustée par rapport aux nouvelles performances des voitures" a expliqué Isola. "Nous voyons chaque année une augmentation des performances que nous pouvons estimer entre une seconde et une seconde et demie par tour en moyenne. Cela signifie que vous mettez plus d’énergie dans les pneus, et qu’il faut mettre plus de pression. C’est comme ça que ça fonctionne."
"Il est possible que nous rencontrions plus de surchauffe, avec les pressions plus élevées, ou un peu plus de dégradation. Je pense que dans ce cas, il est possible qu’il faille davantage gérer le rythme en course, mais rien d’autre. L’autre chose, c’est que les équipes connaissent très bien les pneus, elles ont beaucoup de données, et ce sera peut-être moins imprévisible."
Selon le directeur compétition de Pirelli, les équipes ont préféré choisir le pneu qu’elles connaissaient car elles ne peuvent pas intervenir dans le développement d’un nouveau produit : "Pour moi, le problème est que les voitures sont très sophistiquées, et le moindre changement a un impact énorme."
"Le nouveau profil du pneu arrière affichait une différence inférieure à 4 mm, quelque chose comme ça, et la différence se sentait, donc ça permet de comprendre à quel point ces voitures sont sophistiquées."
"Quand vous changez le poids d’un pneu de quelques centaines de grammes, ils le sentent immédiatement, et l’on parle de voitures de 730 kilos, donc le moindre changement est grandement ressenti, et ils doivent apprendre à extraire la meilleure performance des pneus."
"Si nous parlons des voitures, les équipes ont un contrôle total, car elles développent les châssis, les moteurs, elles développent tout. Il y a un tiers, Pirelli, qui développe les pneus, et elles perdent le contrôle sur ce processus. Donc la différence est énorme entre les voitures et les pneus."