Pour le début des qualifications sprint en F1, la FOM et la FIA avaient retenu trois Grands Prix : Silverstone, Monza et Interlagos. Si le choix de Silverstone a plu, Monza a en revanche interrogé le paddock : car sur le tracé transalpin, il est plus difficile qu’on ne le pense de doubler.
Mais selon un point d’étape dressé par les patrons dans le paddock d’Istanbul, le premier bilan est positif puisqu’il permet de dynamiser l’ensemble d’un week-end de F1 et notamment le vendredi.
Un vendredi plus intense : c’est ce que retient par exemple Alfa Romeo, comme le remarque le directeur d’écurie Frédéric Vasseur. Même s’il attend de juger sur la durée…
« Oui, je pense que nous avons convenu de faire un test sur trois événements et nous devons aller jusqu’à la fin du test et faire le Brésil aussi, mais nous avons peut-être deux aspects différents. Le premier est le spectacle et les fans et avoir quelque chose d’officiel, qui compte, le vendredi est un pas en avant. Maintenant, sur le plan sportif, c’est peut-être un peu différent parce que ça change d’une course à l’autre et d’un circuit à l’autre et je ne suis pas sûr que Monza, sur le plan sportif, était un grand événement, mais Silverstone était un bon événement. Nous devons boucler la boucle et refaire le test à São Paulo, puis nous verrons ce que nous pourrons décider pour l’année prochaine, mais je pense que cela dépend vraiment de la configuration du circuit. »
Quant à Jost Capito, il trouve un tout autre intérêt, non pas du point de vue du spectacle mais financier, à la multiplication des qualifications sprint. Pour une équipe qui peine dans le peloton comme Williams, les qualifications sprint sont certes une opportunité à saisir le samedi. Mais si le PDG de Williams, regarde avec intérêt les qualifications sprint, c’est peut-être plus pour leur valeur ajoutée en termes financiers, et donc relativement aux bénéfices que pourraient en tirer les équipes dans le " prize-money ".
« Ce que je pense n’a pas d’importance. Cela dépend... si cela ajoute de la valeur pour les fans et pour l’événement, alors c’est la bonne chose à faire et si ce n’est pas le cas, alors ce n’est pas la bonne chose à faire. Non, je pense que nous devons chercher ce qui crée plus de valeur pour la Formule 1 et pour les équipes pendant le week-end. Pour autant que j’entende les gens dire que cela ajoute quelque chose pour le vendredi, et que c’est excitant... mais nous avons besoin que cela soit basé sur des données et pas seulement sur quelques personnes qui me parlent. »
Quid de l’usure des pièces ?
Cependant budgétairement parler, ces qualifications sprint pourraient coûter plus qu’elles ne rapportent : car pour des structures moyennement dotées comme AlphaTauri, des qualifications sprint ne mettent-elles pas à trop rude épreuve le matériel et les équipes de course, surtout dans un calendrier à 23 Grands Prix ?
Franz Tost n’est pas trop pessimiste à ce sujet chez AlphaTauri fort heureusement…
« Si la FOM et Stefano Domenicali veulent avoir sept qualifications sprint et si, après cette année, nous voyons que les fans et toutes les personnes autour sont tous positifs pour cette qualification sprint et pour ce nouveau format, alors je le soutiens, parce que je pense que c’est une bonne idée. Comme je l’ai déjà dit, il n’y a que trois jours de temps forts et c’est ce que les fans veulent voir. Je ne vois pas de grande différence pour le matériel par contre. Bien sûr, nous devons être prudents en ce qui concerne le matériel dont nous pouvons avoir besoin, car une qualification sprint est une plus grande menace pour l’intégrité de la voiture, mais néanmoins, si nous le savons maintenant, assez tôt, alors les équipes peuvent être préparées à cela et nous devons tout optimiser du côté opérationnel pour que tout soit en place. Je ne m’attends donc pas à ce que ce soit difficile. »