Fernando Alonso n’a visiblement pas digéré sa pénalité de 10 secondes qu’il a reçue lors du dernier Grand Prix en Autriche. Le pilote Aston Martin F1 avait été jugé coupable d’une collision avec Guanyu Zhou, au beau milieu du virage 3.
La FIA a aussi sanctionné un autre incident en piste : on parle bien sûr de l’accrochage entre Lando Norris et Max Verstappen (ce dernier ayant écopé d’une pénalité de 10 secondes).
Le vétéran du plateau n’est donc pas satisfait de la manière avec laquelle la FIA gère tous ces incidents : il déplore surtout un sport trop réglementé, qui bride les pilotes.
« Je pense que nous n’avons jamais eu autant de règles que maintenant : nous ne pouvons pas dépasser dans la pit lane, nous ne pouvons pas aller vite dans la pit lane, nous ne pouvons pas aller lentement sur le circuit, nous ne pouvons quasiment rien faire. »
« La F1 est probablement trop réglementée… et les pilotes se sentent parfois frustrés, les équipes aussi. Mais nous devons trouver une solution entre nous tous, nous ne pouvons pas laisser la FIA seule sur ce sujet. »
« Nous devons proposer quelque chose de mieux que le règlement actuel. Et c’est quelque chose que nous devons faire entre nous tous. »
Fernando Alonso remet aussi en question le principe même du permis à points (alors qu’il se retrouve lui-même à 4 points d’une suspension, sans pouvoir récupérer de points d’ici mars prochain).
« Lorsque les points de pénalité ont été introduits, c’était pour éviter que les pilotes dangereux continuent à accumuler des pénalités sans être interdits de course ou quelque chose du genre, juste pour éviter les manœuvres dangereuses et la mise en danger de quiconque sur le circuit. »
« Je pense que maintenant nous confondons les erreurs commises en course avec du pilotage dangereux. J’ai commis une erreur de pilotage dans le Virage 3 et je suis rentré dans Guanyu Zhou, je méritais une pénalité de 10 secondes. Je pense que Nico a fait une erreur identique, une erreur de pilotage en course et vous en payez le prix - soit vous rendez votre position, soit vous avez une pénalité, de cinq secondes ou de dix secondes. »
Pour le pilote Aston Martin F1, il existe une confusion entre dangerosité et erreur humaine : pourquoi ne pas sanctionner sur le permis à points juste les erreurs qui mettent en danger d’autres pilotes ? Et sanctionner seulement par des secondes de pénalité les erreurs de pilotage, sans volonté de mettre en danger quelqu’un ?
« Nous essayons d’empêcher les pilotes dangereux de prendre des pénalités tous les deux ou trois week-ends - et de mettre des gens en danger. Dans le passé, ça remonte à l’accident de Grosjean à Spa (en 2012) avec Lewis et moi-même, Grosjean avait été suspendu une course. »
« Une erreur de pilotage en course peut toujours se produire et cela s’est déjà produit dans le passé. Ce que je ne comprends pas, c’est le danger que représentent ces manœuvres, parce qu’il n’y a pas de danger. C’est juste... nous supprimons l’incitation à tenter une manœuvre de dépassement. »
« En effet, si vous commettez une erreur en course, vous serez sanctionné par des points de pénalité. Il est donc parfois préférable de rester derrière une autre voiture, parce qu’ils ne font que promouvoir les dépassements DRS. car vous ne pouvez pas tenter de dépasser qui que ce soit, puisque l’un des deux pilotes se verra infliger des points de pénalité. Pour moi, c’est donc une erreur. »
Et Fernando Alonso de conclure avec un ton quelque peu fataliste : de toute manière, dans la chaleur du moment, les pilotes oublient souvent le règlement F1 !
« Vous êtes toujours en train de courir, de faire confiance à l’autre pilote. »
« Vous oubliez les règles pendant un moment lorsque vous êtes dans le feu de l’action et que vous vous battez parfois pour des points, parfois pour des podiums et parfois même pour des championnats du monde. Je me suis battu pour des championnats du monde à cinq reprises lors de la dernière course, dans les derniers moments de la saison. Comment pouvez-vous penser aux règles à ce moment-là ? On tente un dépassement ou une défense, on essaie d’être juste et on doit faire confiance aux autres pilotes. C’est probablement la façon dont nous avons toujours couru. »