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Pour Ben Sulayem, la F1 a besoin d’une FIA forte

Relations FIA/FOM, salle de contrôle virtuelle : l’heure du bilan

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Le mandat de Mohammed Ben Sulayem à la présidence de la FIA n’est pas un long fleuve tranquille.

L’Emirati a été aux prises avec un conflit larvé puis ouvert avec la FOM (voir notre article), dans le contexte d’une lutte de pouvoirs et d’influences sur la F1.

De plus, des polémiques sur son management ou sur des commentaires sexistes ont fait surface, continuant de fragiliser sa position.

Cela a conduit Mohammed Ben Sulayem, forcé et contraint, à prendre du recul quant à la gestion quotidienne de la F1.

Quel bilan fait alors le président de la FIA de sa première année et demie de mandat ? Pour Grand Prix 24/7, il a voulu faire bonne figure.

« Après un an et cinq mois... C’est un long voyage. C’est un marathon. Je considère qu’il y a toujours du travail à faire à la FIA pour développer le sport et le faire grandir. Le travail ne s’arrête donc jamais. C’est un travail permanent. C’est un véritable marathon. »

« Lorsque vous êtes à la FIA, que vous êtes le régulateur ou le gardien, vous êtes responsable de tant de choses. Et ce n’est pas facile. »

Le dossier central et sensible, c’est bien sûr sur les relations explosives entre la FIA et la FOM. Mais l’arrivée de Steve Nielsen, ancien de la FOM, comme directeur sportif de la FIA, semble avoir apaisé les tensions.

« Pour vous dire la vérité, nous travaillons très bien avec la FOM. Nous avons Steve, nous l’avons pris car il vient de la FOM. »

« Je suis heureux. Les résultats que je vois sont bien meilleurs que lorsque je suis arrivé. Je vois aussi que notre équipe est très positive. L’équipe de la FOM a compris que la FIA existe. Stefano Domenicali sait qu’il veut un régulateur plus fort comme la FIA. »

« Ils veulent une FIA plus forte parce qu’ils considèrent la FIA comme un régulateur. La F1… il s’agit d’un championnat énorme. Qui investirait dans un championnat qui n’est pas réglementé ? Par une instance faible ? Personne. »

« Il est certain que le sport a besoin d’attention. C’est une bonne chose d’améliorer les relations avec la F1, car la FIA doit renforcer chaque département. On ne peut pas se contenter de réagir à l’ampleur et à l’importance de la Formule 1. »

Mohammed Ben Sulayem a aussi conscience que son poste est très exposé : comme par exemple après chaque polémique liée à une décision des commissaires durant un Grand Prix. Et le président de la FIA va jusqu’à oser un parallèle historique pour le moins déroutant, en évoquant l’assassinat de Kennedy...

« Une chose que nous pouvons dire, c’est que nous n’arrêterons pas de lire que la FIA est derrière chaque décision, chaque fait de course. C’est ce que quelqu’un m’a dit : maintenant, ils accusent le nouveau président de tous les maux. Et la même personne m’a dit qu’il ne serait pas surpris qu’on accuse aussi un jour le président de la FIA de l’assassinat de Kennedy... »

« Ou bien nous pourrions même entendre que le nouveau président de la FIA est à l’origine de la question du COVID et qu’il est derrière la guerre quelque part..... Il est toujours facile de rejeter la faute sur quelqu’un. »

« Ils vous accusent de quelque chose même s’ils ne peuvent pas en trouver la preuve. C’est le propre d’un président. Si vous ne l’acceptez pas, ne devenez pas président ! »

« Je ne m’attendais pas à ce que ce soit facile, parce que je n’aime pas les choses faciles. Et les choses faciles sont ennuyeuses. Peut-être que j’aimerais que les choses aillent plus vite, parce que je viens du sport automobile et que la vitesse est meilleure dans ce sport. »

« Oui, nous prenons nos responsabilités. Une chose que vous verrez, c’est que je n’ai jamais fui un problème auquel je suis confronté. Et je serai le premier à lever la main et à dire oui, je prendrai la responsabilité de mon équipe. Je suis plus qu’heureux de le faire. »

Mohammed Ben Sulayem met aussi en exergue son profil différent de ses prédécesseurs, notamment de Jean Todt. Lui est un sportif, clame-t-il tout haut...

« La différence entre moi et les trois présidents précédents est une autre de ces choses. Aucun d’entre eux ne venait d’un club national membre [de la FIA]. C’est une culture. Je pense qu’en tant que membre, je pense qu’en tant que sportif, j’ai été élu pour servir. Pas pour être servi. »

Déjà des progrès grâce à la Salle de Contrôle de Course Virtuelle

Mohammed Ben Sulayem, puisqu’il est sous pression par la nature même de son poste, fait donc tout pour que la situation s’améliore, notamment pour la direction de course (qui dépend de la FIA) à chaque week-end de Grand Prix.

Et sur ce point la direction de course virtuelle, à travers un centre de contrôle à distance, porte déjà ses fruits selon le président de la FIA.

« Regardez notre salle de contrôle de course virtuelle, ça fonctionne, nous l’améliorons. Cela nous aide beaucoup. Nous n’avons plus les petits incidents qui se produisaient auparavant. »

« Cela n’aiderait personne si la FIA était faible. Mais le défi est là. Je crois en l’investissement que nous avons fait, et je dis que l’investissement n’est pas seulement financier, mais qu’il s’agit aussi d’investir en termes de temps pour construire notre équipe. Il n’est pas facile de trouver une bonne équipe. »

« Mais je suis convaincu que nous sommes sur la bonne voie. Il y a des turbulences. J’imagine que s’il n’y avait pas de turbulences, ce serait ennuyeux. »

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