Au Portugal dimanche dernier, Ross Brawn, le manager des sports mécaniques pour Liberty Media, a dû ressentir des émotions particulières : car Lewis Hamilton a battu le record de victoires appartenant à Michael Schumacher – alors que Brawn a été l’une des figures marquantes de Mercedes comme de Ferrari.
Dans sa chronique traditionnelle, Ross Brawn rendait hommage à Lewis Hamilton non seulement pour sa course maîtrisée à Portimao, mais aussi pour l’ensemble de son éthique de travail. Le pilote Mercedes a-t-il donc un point faible ?
« Ce fut une autre performance exemplaire de Lewis. Personne ne peut l’approcher pour le moment. Il y avait de l’excitation au début de la course, et il a perdu des places, mais il a géré la déception avec son style habituel et a trouvé un moyen de riposter et d’assurer la victoire. Quatre-vingt-douze victoires, c’est un exploit incroyable. Qui sait où cela va s’arrêter. »
« J’ai remarqué très tôt, lorsque j’ai travaillé avec lui chez Mercedes, sa capacité à organiser sa vie de manière très ordonnée. Il avait un certain nombre de choses qu’il faisait en dehors de la F1, mais il semblait avoir une capacité impressionnante à mettre tout cela de côté lorsqu’il montait dans une voiture de course pour produire ces performances exceptionnelles. Pour quelqu’un qui a un mode de vie actif, c’est vraiment impressionnant. »
« Il n’a pas beaucoup de faiblesses et fait rarement des erreurs. Sa constance est extraordinaire et a été l’épine dorsale de son succès en F1. Il vole en ce moment et ne montre aucun signe selon lequel il pourrait ralentir le rythme. »
Un autre pilote à avoir brillé, aux côtés de Lewis Hamilton, a été bien sûr Charles Leclerc. 4e en qualifications comme en course à Portimao, le pilote Ferrari a tiré tout ce qu’il pouvait d’une SF1000 qui avait certes reçu de nouvelles évolutions (diffuseur).
Ross Brawn salue ainsi une course quasi-parfaite de Charles Leclerc. A demi-mots, Brawn compare d’ailleurs l’attitude de Charles à Maranello à celle de Sebastian Vettel, plus défaitiste.
« C’était une autre très bonne performance de Charles et il continue à motiver Ferrari pour l’année prochaine après ce qui a été une campagne très difficile jusqu’à présent. L’équipe saura que lorsqu’elle sera en mesure de lui offrir une voiture plus compétitive, il obtiendra les résultats. »
« Un pilote peut aller dans deux directions lorsqu’il est confronté à une voiture difficile. Cela peut démotiver, les performances commencent à baisser et cela n’aide personne. C’est un double coup dur. Ou bien un pilote peut faire ce que Charles a fait et creuser encore plus loin et trouver des performances supplémentaires, qui aident à soutenir l’équipe quand les choses ne vont pas si bien. Grâce à ce processus, lorsqu’il aura une voiture meilleure, il sera un pilote plus fort. »
C’est alors que Ross Brawn compare Charles Leclerc avec les légendes de la F1.
« J’ai souvent eu l’impression qu’avec Michael... il y avait des courses qu’il n’aurait pas dû gagner parce que la voiture n’était pas assez bonne, mais il a réussi à trouver un moyen de gagner. Et c’est ce qui fait un champion du monde. Lewis l’a démontré. Il a une voiture formidable maintenant, mais je me souviens qu’il gagnait des courses lorsque la voiture n’était pas très performante. Et Charles fait la même chose chez Ferrari en ce moment. »