Avec les départs de Cyril Abiteboul ou de Rémi Taffin, l’organigramme de l’ex équipe Renault F1 a beaucoup changé. Les traces de l’ère Ghosn s’effacent une à une.
Laurent Rossi, le PDG d’Alpine, va-t-il encore apporter d’autres changements à l’avenir ? Cela se pourrait à l’entendre, alors que la place de Davide Brivio est de plus en plus en question….
« On peut dire que nous sommes devenus parmi les meilleurs du reste, mais maintenant pour arriver à être les meilleurs, vous avez besoin d’une structure probablement différente. Je suis encore en train de décider, j’évalue encore et il pourrait y avoir des changements à la fin de la saison, mais pour l’instant, l’équipe est entièrement concentrée sur la fin de la saison et la défense de la cinquième position. »
Et Laurent Rossi lui-même ? Quel est son rôle dans l’équipe de F1 ? Est-il plus à Enstone, à Viry ? A-t-il le temps de tout gérer avec l’ensemble de la marque Alpine à superviser derrière ?
« Oui, j’essaie de tout aborder en y consacrant le même temps, ce qui est difficile parce que pendant la plus grande partie de l’année, il était difficile pour moi d’aller à Enstone, mais j’ai toujours de nombreux points de contact à Enstone. J’ai décidé de faire quelques changements afin d’être au niveau où nous devrions être du côté du moteur. Renault est présent en Formule 1 depuis 45 ans sans interruption en tant que motoriste et avec un certain succès, j’ai donc décidé que nous devions faire quelques changements pour retrouver nos performances et notre gloire d’antan, si je puis dire. »
« Et sur la piste, je suis assez satisfait de ce qui a été montré cette année, et à Enstone, beaucoup de bonnes choses, beaucoup de choses que nous pouvons améliorer, donc je regarde tout et c’est pourquoi j’ai dit qu’il me faudra probablement une saison complète pour avoir une meilleure vue - jamais complète, mais une meilleure vue de la situation et où nous pouvons améliorer, évoluer, corriger les choses pour prétendre être l’une des meilleures équipes. »
L’objectif des 100 courses en question
Renault ou maintenant Alpine n’ont toujours pas atteint leur objectif de jouer des victoires à la régulière. L’objectif a été repoussé à 100 courses, soit quatre bonnes années, par Laurent Rossi.
Pourquoi revenir au sommet prend-il tellement de temps pour Alpine ? Est-ce seulement un problème de budget selon le PDG d’Alpine ? L’ère Ghosn en prendra un peu pour son grade...
« Nous savons tous que ces sept dernières années, tout le monde a été un perdant glorieux à part Mercedes, donc le commentaire est pire pour tout le monde. Ce qui s’est passé avec l’équipe ces dernières années, c’est que nous étions encore dans un environnement débridé où vous pouviez simplement venir et verser de l’argent... jeter de l’argent sur les problèmes. Cela n’a pas aidé. En outre, le soutien de Renault n’était pas toujours facile à lire en termes de long terme, car Renault, comme vous le savez peut-être, traverse des moments difficiles. »
« Nous sommes en train d’en sortir, espérons-le, donc maintenant nous avons un peu plus de stabilité, et aussi plus de clarté sur le fait que les investissements vont être plus ou moins similaires à ceux des autres, donc ils vont être basés sur l’efficacité, l’expérience, donc je dirais que ce nouveau plan, nous avons l’intention de le mettre en œuvre pleinement et il devrait être moins perturbé que dans le passé quand, comme je l’ai dit, vous pouviez juste décider qu’une année vous allez éclipser tout le monde avec des investissements massifs. »
D’ici 100 courses, Alpine veut-elle jouer le titre ? Ou le remporter absolument ?
« Les deux. Nous voulons relever le défi, nous voulons revenir sur la plus haute marche du podium, nous voulons être un candidat sérieux à la victoire et si nous obtenons suffisamment de victoires, nous voulons bien sûr remporter le titre mondial. Nous n’hésitons pas à le dire tout haut : Renault a beaucoup de titres à son actif, surtout en tant que motoriste, mais aussi en tant qu’équipe. Nous avons, je crois, tout ce qu’il faut pour y revenir. Ce sera une lutte serrée, c’est sûr, nous ne sommes pas seuls, mais nous pensons que c’est vraiment faisable. »
Mais le fait d’avoir renommé Renault en Alpine ne signifie-t-il pas qu’Enstone et Viry ont voulu faire table rase du passé ? Est-ce une totale remise à zéro et ainsi bien des années de perdues ?
« Ce n’est pas du tout une remise à zéro. Ce serait trop facile. Nous nous appuyons sur des bases solides qui ont été érigées au cours des quatre/cinq dernières années, donc c’est une évolution et nous profitons d’un contexte totalement nouveau. »
« Les coûts vont être plafonnés, les réglementations changent, tout le monde repart de zéro, ou presque. C’est pourquoi nous pensons que oui, ce n’est pas la même chose que le passé mais nous construisons avec l’équipe qui a ramené Renault de la neuvième à la cinquième ou quatrième place ; et maintenant c’est Alpine mais c’est toujours le groupe derrière Renault ; donc je dirais que c’est pour moi une évolution dans des conditions très différentes et encore une fois, je sens que nous avons une carte à jouer ici. »
« Maintenant, nous atteignons également un plateau en termes de performance. L’équipe a, je pense, fait un excellent travail dans le passé, ramenant Renault de la 9e place au classement des constructeurs à la 4e ou 5e place, position qui est la nôtre. »
L’avenir de Renault d’ici 2024 pourrait s’écrire avec les jeunes pilotes Guanyu Zhou ou Oscar Piastri qui sont encore en stand-by... Quelles nouvelles a-t-on d’eux pour l’an prochain ?
« Tout est en cours de discussion pour le moment donc je ne peux pas vraiment en parler mais il y aura des nouvelles pour les deux dans les semaines à venir, je suppose. »