Max Verstappen, Daniel Ricciardo, Lando Norris et maintenant Charles Leclerc : Carlos Sainz a toujours eu des coéquipiers coriaces et redoutables, et n’a jamais été ridicule – très loin de là – face à eux, même encore en début de saison chez Ferrari pour le moment.
Carlos Sainz n’est-il pas trop fatigué cependant d’avoir ces coéquipiers aussi performants ? N’aimerait-il pas avoir la vie plus facile parfois ?
« C’est la Formule 1. Les 20 meilleurs pilotes du monde sont ici et, inévitablement, vous allez devoir vous mesurer à eux tous si vous voulez devenir champion du monde, qu’ils soient vos coéquipiers ou non. Cela fait partie du jeu. Si vous avez peur de vous mesurer à un autre pilote, vous n’êtes pas dans le bon sport. »
Carlos Sainz n’a jamais eu peur non plus de faire des choix osés : quitter l’univers Red Bull momentanément, pour passer de Toro Rosso à Renault ; passer ensuite de Renault à McLaren, puis rejoindre une équipe Ferrari qui était pourtant en pleine déconfiture. Là encore pourquoi prendre autant de risques ?
« Je pense que la clé de tout choix de carrière réside dans un processus de décision adéquat. Une fois que vous avez analysé tous les scénarios possibles, avec les informations dont vous disposez à ce moment-là, vous pouvez évaluer vos options et décider ce qui est le mieux pour vous. Personnellement, lorsque je prends une décision, je m’y engage pleinement. Seul le temps nous dira si cette décision était bonne ou mauvaise. »
Chez Ferrari, Carlos Sainz sent-il beaucoup plus de pression que dans l’univers plus serein de McLaren ?
« Tous les pilotes de F1 ont beaucoup de pression, pas seulement les pilotes Ferrari. La clé n’est pas de savoir combien de pression il y a, mais comment vous la gérez. On attend de Ferrari qu’elle soit au sommet parce qu’elle est l’équipe la plus performante de l’histoire du sport. Nous partageons le même objectif, qui est de renouer avec la victoire dès que possible, et cela place inévitablement la barre très haut. Je transforme cet objectif ambitieux en motivation plutôt qu’en pression, et cela me donne la force de continuer. »
Ancien membre du programme Red Bull, Carlos Sainz n’a jamais caché son admiration pour le calme et le talent de Sebastian Vettel. Le pilote Aston Martin F1 demeure-t-il aujourd’hui un modèle pour lui ?
« Je connais Seb depuis de nombreuses années et il a toujours été une référence dans ma carrière. Je passais d’innombrables heures dans le simulateur de Red Bull Racing lorsqu’il gagnait des championnats du monde et j’ai beaucoup appris de sa façon de faire les choses, sur la piste et en dehors. Il est certainement l’un des meilleurs pilotes de l’histoire de ce sport et je le considérerai toujours comme un modèle à bien des égards. »
Dans le programme Red Bull justement, Carlos Sainz est parvenu à faire son trou en F1, contrairement à Jean-Eric Vergne, Da Costa, Brendon Hartley... La compétition était-elle vraiment si dure dans l’univers dirigé par Helmut Marko ?
« Tous les programmes Junior sont conçus pour identifier les meilleurs jeunes talents. Bien sûr, c’était une compétition constante, mais d’une manière saine. Vous voulez faire vos preuves à tout prix et chaque fois que vous sautez dans une voiture, vous voulez battre les autres pilotes, qu’il s’agisse d’une course, d’un test ou même du simulateur. Sachant combien il est difficile d’obtenir une place en F1, vous avez toujours la crainte de ne pas y arriver. Mais si vous vous engagez, si vous avez confiance en votre talent et si vous travaillez dur, les craintes disparaissent et vous vous concentrez pour donner le meilleur de vous-même. »