Au Gala de la FIA hier, Jean Todt a été logiquement interrogé sur la réponse que la FIA apportera aux suites d’Abu Dhabi.
La Fédération a ouvert une enquête pour tout analyser, mais le Président peut-il en dire plus sur ce qui restera une de ses ultimes initiatives ?
Todt est resté dans un premier temps assez réservé…
« Sommes-nous parfaits ? Nous ne sommes pas parfaits. »
« Et d’ailleurs, c’est pour cela que j’ai proposé de faire un bilan complet pour voir ce qui doit être amélioré, à la lumière de ce qui s’est passé. Mais pas seulement pour cette course, ce qui s’est passé au cours de l’année. »
« Devrions-nous refuser si nous pouvons nous améliorer ? Non. Nous devons être perfectionnistes et, d’une certaine manière, la F1 est le résultat de la perfection. »
« Vous savez, avoir un grand pilote ne suffit pas. Avoir une bonne voiture ne suffit pas. Tout doit être combiné pour réussir. »
En tout cas ce dénouement cruel n’a pas ôté à Todt l’amour de la F1…
« Je quitte ce poste, mais j’aime toujours la Formule 1. Je continuerai à regarder les Grands Prix. »
Plus de sanctions en cas de critiques de Masi ?
Todt a tout de même fait part d’une piste de réforme sérieuse, en prenant exemple sur la récente sanction à l’encontre de Jean-Michel Aulas, le président de l’Olympique Lyonnais, suspendu pour 10 journées - pour avoir critiqué vertement l’arbitrage et les instances du football français dans l’affaire du match Lyon-OM (interruption du match après un jet de bouteille sur un joueur).
Pour Todt, il faudrait plus protéger Michael Masi, le directeur de course de la FIA, ou son successeur, en punissant plus ceux qui le vilipendent (comme Christian Horner récemment...). Ecouter les critiques d’abord, mais aussi réprimer les plus virulentes, c’est en somme la proposition du Français !
Mercedes F1 peut s’estimer heureuse de ne pas avoir été pénalisée pour ses propos sur la FIA car « ils sont allés un peu trop loin » selon Todt.
« Je lisais dans L’Equipe que le président du club de football de Lyon - qui est l’une des équipes les plus importantes - a été suspendu pour 10 matchs parce qu’il a dit du mal de l’arbitre. »
« Alors peut-être que nous sommes trop permissifs, vous savez ? »
« D’un côté, je pense qu’il est important d’avoir un dialogue entre l’instance dirigeante, entre les équipes, entre les pilotes, entre les détenteurs de droits commerciaux, mais cela ne doit pas aller à notre encontre. »
Par exemple, quand Lewis Hamilton estime que la course a été "manipulée" par les instances à la radio, cela vaudra-t-il une pénalité à l’avenir pour Todt ?
« D’une certaine manière, c’est le comportement humain. Vous voyez, Max après le premier virage quand Lewis l’a dépassé, il a dit "Je suis persécuté". Je veux dire, croyez-le ou non, personne n’est persécuté, mais c’est la perception. Donc, dans le feu de l’action, vous avez vos propres sentiments. »
« De l’autre côté, vous avez le directeur de course, vous avez les commissaires. »