Assez pessimiste pour Mercedes, George Russell est en revanche très optimiste pour Red Bull : le pilote Mercedes a estimé que l’équipe de Milton Keynes avait les moyens de gagner tous les Grands Prix cette année.
Jamais une équipe n’a remporté tous les Grand Prix en une année : McLaren s’en est approchée en 1988 (15 victoires sur 16), Mercedes n’était pas loin non plus en 2016 (19 sur 21).
Pour James Vowles, le patron de Williams et ancien de Mercedes, cet objectif est peut-être irréaliste pour Red Bull.
Avec la pénalité infligée à Red Bull (réduction du temps en soufflerie), avec encore le développement naturel des F1, l’écart en tête de course devrait se réduire selon lui.
Et il voit Mercedes et même Ferrari inquiéter Red Bull dès ce début d’année !
« Est-ce que je pense que Red Bull va dominer la première partie de la saison ? Non, j’en doute. Je pense que Ferrari sera beaucoup plus proche d’eux en Arabie saoudite. »
« Et sur des circuits comme Silverstone, Barcelone, Mercedes sera en position de force, selon ce que je sais de leur package. »
« Sur l’ensemble de la saison, est-ce que je pense que Red Bull seront les plus rapides ? Oui, mais ils ont toujours un déficit en soufflerie. Il n’est pas aussi important qu’il devrait l’être pour équilibrer les choses, mais il est toujours là. »
« Cela signifie qu’au cours de la saison, vous verrez d’autres équipes se rapprocher d’eux. Et comme les règles sont maintenues pour l’année prochaine, il faut continuer à développer ces voitures - alors ça va se resserrer. »
James Vowles croit aussi savoir que Red Bull ne sacrifiera pas la saison 2024 pour établir le record de 100 % de victoires cette année. D’autre part, la stabilité du règlement aidera à rapprocher la concurrence.
« En hiver, il suffit de prendre une ou deux décisions clés pour se planter complètement l’année suivante… »
« Si vous regardez comment s’établit une période de domination, c’est à travers un changement de règlement. La raison en est que a) vous ne pouvez pas investir correctement dans tout et b) au lieu d’avoir quelques décisions à prendre, vous en avez trop et vous ratez le coche. C’est aussi simple que cela. »
« Ensuite, quand on est rapide, on ne veut pas changer. Si vous vous laissez entraîner dans cette voie [celle de la stabilité], je vous promets que vos rivaux changeront tout le temps. Et ce que vous avez fait hier ne suffira pas demain. »
« Par conséquent, vous pouvez rester immobile et vous faire rattraper très rapidement. Il est très difficile de rester à ce niveau aussi longtemps que Mercedes l’a fait. Si Red Bull est là ou s’ils continuent, ce sera un exploit incroyable de le faire. »
Vowles et Wolff échangent sur un ton badin…
James Vowles voit donc son ancienne équipe Mercedes rebondir… de l’extérieur, avec plus de liberté de parole, comment juge-t-il les difficultés traversées par Brackley ? Dans les moments difficiles, comment serait l’ambiance chez Mercedes selon lui ?
« Il faut pouvoir parler ouvertement et honnêtement de vos problèmes, sans craindre les répercussions, sans craindre les implications sur la relation [avec votre directeur d’écurie]. »
« Toto [Wolff] et moi-même, l’année dernière, si je prends cet exemple, avons eu beaucoup de ces conversations, et notre lien s’en est trouvé renforcé, et non pas affaibli. Mais il faut que l’environnement soit tel que vous n’ayez pas peur des conséquences sur la relation, mais que vous vouliez tous les deux aller de l’avant dans le même but. C’est cela, l’amour vache. »
Et Toto Wolff, présent aux côtés de James Vowles en conférence de presse, plaisante alors !
« C’est dommage que James soit parti parce que sinon je pourrais dire, eh bien, tout est de ta faute. Et nous ne blâmons jamais la personne, nous blâmons seulement le problème, mais il est parti, alors je dois le trouver dans son garage ! »