Haas F1 opère selon un modèle unique en Formule 1, avec un QG aux Etats-Unis, des ingénieurs chez Dallara pour la création des voitures, des ingénieurs chez Ferrari pour la collaboration, et une équipe de course opérationnelle en Angleterre. Une organisation qui n’est pas optimale, comme l’explique son directeur, Günther Steiner.
"C’est vrai. On ne peut pas le nier" a déclaré Steiner à Speedcafe. "Pour l’instant, c’est juste que notre modèle économique ne se prête pas bien à une centralisation en raison de la collaboration et aussi avec l’équipe de course au Royaume-Uni. Nous essayons donc de gérer cela le mieux possible."
Steiner reconnait que dans l’idéal, il aimerait faire revenir toute l’équipe en Italie et ne plus avoir d’opérations au Royaume-Uni. Cependant, il sait que cela devrait le pousser à un changement massif d’employés, et il ne veut pas devoir le faire.
"Mais je n’ai pas le choix pour le moment. Si vous voulez faire quelque chose de différent, vous devez trouver une bonne façon de le faire. Mais pour l’instant, il n’y a pas de bonne façon d’unifier l’équipe de cette manière. La seule chose à faire serait d’emmener l’équipe de course en Italie."
"C’est beaucoup plus facile que d’emmener l’équipe de conception au Royaume-Uni, mais ce n’est pas non plus possible parce que nous avons 100 personnes qui travaillent là-bas et que je devrais remplacer au moins la moitié d’entre elles, peut-être plus, parce que plus de la moitié d’entre elles ne viendraient pas en Italie."
Un travail à distance difficile en F1
Et Steiner explique le besoin pour une équipe de voir ses employés se rencontrer, ce qui empêcherait de garder des employés capables de travailler de chez eux, mais à plusieurs centaines de kilomètres du reste du personnel.
"Si vous regardez, après le Covid, beaucoup de gens travaillent à domicile. Je suis assez convaincu que les gens doivent retourner au bureau. Pour les choses normales, vous ne communiquez rien. La situation devient alors très stérile."
"Cette communication se produit également lorsque vous ne pensez pas qu’elle existe : lorsque vous croisez quelqu’un dans le couloir, ou lorsque vous prenez un café quelque part. Lorsque les gens se rencontrent en dehors du travail, ils ne parlent pas du travail."
"Et savoir comment va la famille de votre collègue vous donne des informations dont vous n’avez pas besoin pour savoir ce qu’ils font, mais si quelqu’un est dans une mauvaise passe, vous le laissez tranquille ; si vous ne savez pas, vous continuez à poser des questions. C’est une communication sociale que l’on n’a pas, ce qui est parfois un peu frustrant."