L’attente dure, dure… et pourtant, Lewis Hamilton n’a toujours pas prolongé son contrat avec Mercedes, qui a expiré fin décembre dernier. Les raisons pourraient être assez anecdotiques – de la paperasse juridique – mais peut-être aussi plus profondes, notamment un désaccord sur le salaire et les primes.
Que se passe-t-il alors chez Mercedes ?
Sans avoir ses entrées à Brackley, David Coulthard, du haut de son expérience de pilote de F1, connaît bien ce genre de négociations en coulisses. Et il avance quelques hypothèses…
« Il y a beaucoup de jeux en cours. »
« Il se peut que Mercedes ait le sentiment d’avoir obtenu toute la valeur possible de Lewis Hamilton. »
« Lewis Hamilton qui va battre le record de nombre de titres cette année, est-ce que cela sert à Lewis ou est-ce que cela sert plus à Mercedes ? »
« Si cela sert plus à Lewis d’être huit fois champion du monde, alors il n’y a rien à gagner pour Mercedes. Si cela sert plus à Mercedes, alors cela ne dérange pas vraiment Lewis parce qu’il obtient quand même un huitième titre. »
« Les affaires sont les affaires. Personne ne donne de l’argent simplement parce que quelqu’un est gentil ou que quelqu’un est bon dans ce qu’il fait. Il doit y avoir un accord sur la valeur perçue. »
Il n’y a pas que le salaire brut qui serait en cause, poursuit l’ancien coéquipier de Mika Hakkinen chez McLaren.
« Peut-être que Lewis veut plus de droits marketing pour utiliser son image avec Mercedes, ce que je suppose qu’il ne peut pas faire maintenant. »
« Il peut utiliser son image personnelle, il est un ambassadeur de Tommy Hilfiger, mais il n’aurait pas le droit d’avoir une photo aux côtés d’une vodka Lewis Hamilton avec une voiture de Formule 1 derrière lui parce que ces droits appartiennent à l’équipe. Peut-être négocie-t-il ces droits. »
« Vous pourriez écrire une encyclopédie sur ce que pourrait contenir un contrat. »
Un contrat en F1, c’est ainsi bien souvent des clauses innombrables, des détails juridiques à faire pâlir d’envie un esthète du Code civil...
« Fondamentalement, si vous pouvez l’imaginer, cela peut être dans un contrat. »
« Un exemple de cela aurait pu être [Alain] Prost lorsqu’il est allé chez Williams, il aurait pu stipuler qu’il aurait n’importe quel coéquipier mais pas Ayrton [Senna] parce que leur relation s’était rompue à ce moment-là. Ayrton a déclaré qu’il irait chez Williams gratuitement pour essayer de déstabiliser les négociations de Prost en 1993 avant qu’il ne finisse par conclure un accord avec McLaren. »
Mais finalement, Toto Wolff n’a jamais fait mystère de son désir de prolonger Lewis Hamilton.
Et si finalement, Mercedes se fichait de nous et que tout était déjà signé ? Coulthard avance même l’hypothèse...
« Il pourrait bien s’agir d’une stratégie médiatique, alors gardons l’esprit ouvert à ce sujet. »
« Encore une fois, ce n’est pas parce qu’ils ont signé qu’ils doivent le dire tout de suite. Cela pourrait être un moyen de maintenir l’intérêt pour Lewis et Mercedes du point de vue médiatique, et ce n’est peut-être pas une mauvaise chose - je ne dis pas que ça l’est, je donne juste un potentiel. »