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Pourquoi la piste était impraticable hors trajectoire à Miami ?

Pirelli donne un premier élément de réponse

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Le Grand Prix de Miami a mis en avant un des problèmes que rencontre la F1 sur le circuit floridien, dessiné sur le parking du Hard Rock Stadium : seule la trajectoire est viable pour rouler, et chaque écart se montre catastrophique.

L’une des raisons à cela est l’absence de nettoyage de la piste lorsqu’elle est prête. La plupart des autres circuits sont décapés avant la venue des voitures, ce qui n’est pas le cas de Miami. Ainsi, les voitures nettoient rapidement la trajectoire, mais pas le reste de la piste, ce qui empêche notamment les tentatives de dépassement à cause du manque de grip.

"Pour moi, il n’y a pas eu d’amélioration par rapport à l’année dernière" a déclaré George Russell. "Sur la trajectoire, l’adhérence est bonne, mais dès que vous mettez une roue à côté, il n’y a plus d’adhérence. Les dépassements vont donc être très difficiles."

"Je ne crois pas que la piste ait été décapée au jet d’eau comme tous les autres circuits. D’une manière générale, les concepteurs de circuits ou ceux qui s’en occupent font un travail exceptionnel lorsqu’ils font l’asphalte."

"Lorsque nous allons à Melbourne, à Djeddah ou même à Bakou, l’adhérence est vraiment élevée et il y a beaucoup d’adhérence en dehors de la trajectoire. Cela crée de bonnes courses et une bonne confiance de la part du pilote."

La trajectoire était satisfaisante pour Pirelli

L’an dernier, le décapage de la piste avait été trop intense, ce qui n’avait pas fait ressortir les rugosités de l’asphalte de la bonne manière : "Je pense que nous avons eu une mauvaise expérience ici l’année dernière en étant trop agressifs avec les jets d’eau. Mais aujourd’hui, je pense que les choses se sont inversées et que le résultat est le même."

Pirelli étudie d’ailleurs chaque week-end le grip sur la trajectoire des circuits, et Mario Isola, le directeur du programme, confirme que les résultats obtenus par ce test mercredi étaient corrects au sujet de l’asphalte de Miami.

"Si nous parlons de la rugosité que nous mesurons, nous avons constaté que la microrugosité est beaucoup plus faible" a déclaré Isola. "L’année dernière, elle était complètement différente de celle des autres circuits, beaucoup, beaucoup plus élevée. Nous nous attendions donc à un niveau d’adhérence similaire à celui de l’année dernière. C’est plus ou moins conforme à ce que nous attendions."

L’adhérence dépend notamment de la manière dont l’asphalte est posé, selon si une couche plus huileuse se retrouve à la surface, ou si ce sont des couches de pierre qui sont au sommet du revêtement.

A Miami, la piste a moins d’adhérence en début de week-end, mais à mesure que les voitures roulent, elles enlèvent la couche la plus glissante, et Pirelli a aussi constaté cela : "Le grip a augmenté d’environ 10 %, ce qui était attendu."

Un désavantage croissant au fil du week-end

Mais puisque cela se produisait en essais, c’est la trajectoire qui a été nettoyée, ce qui a augmenté la différence entre la ligne idéale et le reste de la piste. Ainsi, comme le confirme Isola, il était encore plus difficile de rouler hors trajectoire.

"Le fait est qu’ils ont nettoyé la trajectoire, l’adhérence a augmenté sur la trajectoire, mais pas en dehors de la ligne de course. Dès que l’on sort un peu de la trajectoire, la voiture devient nerveuse et difficile à contrôler."

"C’est poussiéreux et le niveau d’adhérence n’est pas aussi bon. Je pense que c’est probablement la raison pour laquelle nous avons vu quelques erreurs et que certains pilotes ont eu du mal à contrôler la voiture."

Isola confirme également que le nettoyage de la piste ne s’est pas fait à une pression assez haute, ce qui a empêché un nettoyage efficace : "Ces deux dernières années, lorsqu’ils ont décidé de refaire le revêtement des circuits, ils ont utilisé ce traitement par projection d’eau à haute pression."

"Le principal mécanisme est que l’eau à haute pression enlève la couche supérieure du bitume. Il s’agit donc d’un vieillissement artificiel accéléré. Cela permet d’exposer la pierre afin d’obtenir une bonne adhérence mécanique, mais cela ne s’est pas produit ici. Ils lavaient la piste... et c’était trop doux."

Une prudence liée aux erreurs de 2022

Tom Garfinkel, le directeur du Grand Prix de Miami, confirme que les organisateurs étaient fébriles à l’idée de nettoyer le circuit avec de l’eau à haute pression à cause des erreurs commises l’an dernier avec le même processus.

"Je pense que l’année dernière, nous avons peut-être trop enlevé de la partie supérieure et je pense que c’était une partie de notre problème. Nous avons donc procédé à un nettoyage en profondeur à l’aide de brosses. Nous ne nous contentons pas de souffler sur la piste."

"Peut-être qu’une partie du problème vient du fait que nous n’avons eu qu’une seule catégorie de support, ce qui fait qu’il n’y a pas assez de gomme qui se dépose. Je dis en plaisantant que j’aimerais bien voir les pilotes sortir de la trajectoire pendant les essais et déposer de la gomme dans la ligne secondaire."

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