Au premier virage du Grand Prix d’Autriche, Carlos Sainz a poussé Lewis Hamilton hors piste, et le pilote Mercedes F1 est revenu devant son rival à la sortie du virage. James Allison, directeur technique de l’équipe de Brackley, explique que ses ingénieurs ont vite réfléchi à l’idée de rendre la place.
"C’était une question de jugement" a déclaré Allison. "Nous avons tous vu le début de la course. Nous avons vu le petit accrochage entre Lewis et Carlos, avec Lewis qui s’est fait pousser en dehors du circuit, tout en restant rapide et restant devant Carlos."
"Immédiatement, la question qui se pose dans notre esprit et dans celui de Lewis est la suivante : cette place a-t-elle été gagnée en quittant la piste ? Ai-je gagné un avantage hors piste ? Vous savez au fond de vous que vous bénéficiez parfois d’un peu plus d’indulgence de la part des commissaires dans le premier virage du premier tour. Mais on ne peut pas s’y fier."
Mercedes sait que les commissaires peuvent infliger une pénalité, et l’équipe s’est renseignée auprès de la FIA, qui ne conseille désormais plus les teams au sujet des places à rendre. C’est en voyant l’incident noté par les commissaires que l’équipe a joué la prudence.
"Vous savez que les conséquences si vous ne rendez pas la place et que les commissaires se prononcent contre vous sont pires que si vous rendez simplement la place. Nous avons donc fait ce que nous faisons toujours, c’est-à-dire contacter la FIA pour lui demander si cela ne lui semblait pas être un peu trop."
"Ils ont fait ce qu’ils font toujours, c’est-à-dire se montrer aussi impénétrables que le sphinx et dire ’c’est à vous de décider, vous devez vous faire votre propre opinion’. Plus on y réfléchissait, plus on se disait qu’on ne s’en sortirait probablement pas comme ça."
"Pendant que nous y réfléchissions, nous avons vu apparaître un message indiquant que l’incident faisait l’objet d’une enquête. Ce dont nous étions pratiquement sûrs, c’est que l’équilibre des risques nous incitait à rendre cette place."
"Nous avons donc demandé à Lewis de rendre la place. Il connaissait la situation, il a rendu la place sans un mot, il n’a même pas eu l’air de se battre à la radio parce qu’il comprend aussi l’équilibre des risques."
"Clairement une bonne chose à faire"
Allison pense que Hamilton aurait été pénalisé s’il n’avait pas rendu sa place : "Nous sommes heureux de l’avoir fait, car les commissaires ont ensuite rendu une décision qui indiquait clairement que si nous avions tenté notre chance, nous aurions écopé d’une pénalité."
La course de Hamilton a finalement été compliquée, avec une autre pénalité et du temps perdu derrière Sainz, et cette pénalité n’aurait rien changé, mais Allison est convaincu qu’il était important de le faire à ce moment de la course.
"Rendre cette place à Carlos, une place que nous n’avions pas gagnée légitimement au départ, nous a coûté une seconde ou quelque chose comme ça. Donc, neuf secondes de pénalité supplémentaire à purger, ce qui aurait pu avoir un impact significatif plus tard dans la course.
"Comme les choses se sont passées avec certains des dégâts au plancher de la voiture de Lewis, et la pénalité qu’il a reçue pour avoir franchi la ligne blanche à l’entrée des stands, s’il l’avait purgée, cela n’aurait pas fait une grande différence."
"Mais au début de la course, quand tout était encore possible, c’était clairement la bonne chose à faire, prendre le risque de rendre la place à Carlos, ne pas encourir la colère des commissaires, ne pas recevoir une pénalité de 10 secondes et se battre à partir de ce moment-là."