A 64 ans, Adrian Newey, bien que courtisé par Ferrari, va encore poursuivre l’aventure avec Red Bull pour quelques années.
C’était bien sûr une grande et bonne nouvelle pour Milton Keynes, alors que l’ingénieur le plus connu de la F1 a encore développé une voiture redoutable cette année.
Pour autant, Newey comptait prendre initialement sa retraite à 60 ans, après 31 années de carrière en F1 – et même s’il n’a pas tous ses trimestres, on se doute que son plan épargne retraite est quelque peu fourni…
Pourquoi avoir décidé de continuer à travailler dans cet univers exigeant de la F1 ? L’homme aux 11 titres constructeurs se confiait à un podcast produit par son équipe, Red Bull…
« Dans l’ensemble, j’ai passé de très bons moments chez Red Bull et j’ai 64 ans. Quand est-ce que j’arrête ? C’est une question intéressante. »
« Lorsque j’avais la quarantaine, je me disais toujours qu’à 60 ans, ce serait suffisant, que j’aurais arrêté la F1 et que j’irais m’allonger sur la plage. Mais maintenant, je me connais suffisamment pour savoir que je m’ennuierais beaucoup. »
Le fait d’avoir pu prendre du recul à un moment donné dans les années 2010, notamment avec le projet Aston Martin Valkyrie, lui a aussi redonné de l’énergie pour la F1.
Et contre toute attente, le nouveau règlement aérodynamique de 2022 a continué d’aiguiser son excitation pour le sport.
« Ce que j’apprécie le plus, c’est de jeter les bases d’une voiture, en particulier pour ce nouveau règlement comme celui de l’année dernière. »
« Ensuite, je m’assois, j’essaie de comprendre les règlements, ce que ce règlement impliquera, quel chemin nous allons prendre et ensuite j’essaie de trouver une architecture. »
« Ce que vous essayez de réaliser sur le plan aérodynamique, la dynamique du véhicule, cela détermine ensuite la forme de la voiture en termes d’agencement de la suspension. Par exemple, pour cette voiture 2023, nous avons opté pour une suspension à tirant à l’avant, ce qui semblait convenir à la configuration de la voiture et à l’aérodynamique. »
Newey n’est pas non plus un employé classique : il peut choisir ses projets, picorer les parties de la voiture qui l’intéressent le plus...
« C’est donc ce genre de choses que j’aime vraiment. Ensuite, lorsque vous entrez dans les détails, je suis un peu le franc-tireur, l’électron libre de l’organisation à ce moment-là, parce que j’ai tendance à faire le tour de l’usine et à voir quels sont les éléments qui, selon moi, pourraient être améliorés si quelqu’un apporte un autre regard. Quelqu’un d’autre que les gars qui y travaillent tous les jours - et c’est là qu’occasionnellement je peux apporter ma contribution. »
« Parce que je me balade un peu, je butine, et donc je peux parfois, je l’espère, apporter des idées sous un angle légèrement différent de celui que l’on a lorsqu’on fait ce travail, non pas jour après jour, mais en y consacrant une grande partie de son temps. »