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Pourtant, tout avait mal commencé… Stella est ‘fier’ de la résilience de McLaren F1

Une saison prometteuse après avoir été inquiétante

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La saison de McLaren, qui était en grande difficulté aux essais hivernaux de Bahreïn puis lors du premier Grand Prix, a été inquiétante puis renversante : l’équipe orange a en effet inversé la vapeur, au point de devenir la deuxième ou troisième force du plateau à Silverstone et sur le Hungaroring.

Andrea Stella, le directeur d’écurie, était-il très inquiet en tout début de saison ? Comment a-t-il fait en sorte que la déception ne laisse pas place au découragement après le début d’année ?

« Comme vous l’avez dit, nous nous attendions à un début de saison difficile. La première chose que nous nous sommes dite en interne, c’est : "Restons calmes, pas de fluctuations émotionnelles, pas de hauts et de bas". Si vous laissez les émotions dysfonctionnelles prendre le dessus, vous pouvez vous laisser emporter, même si vous êtes une équipe de F1. Nous devions rester concentrés sur nous-mêmes et pour apporter de la performance grâce aux évolutions. »

« Très tôt, nous avons bien compris ce que nous devions faire. Nous devions simplement nous concentrer sur les connaissances que nous avions acquises, travailler efficacement pour produire les développements requis. Avec cela, nous savions que les résultats commenceraient à venir à nous. »

« Je dois dire que j’ai été personnellement très impressionné par la façon dont l’équipe a géré la situation. Nous sommes restés stables et concentrés. Cela a confirmé, à mon avis, la solidité de notre culture et le partage sincère de notre vision, car c’est dans les moments difficiles qu’il faut le plus s’appuyer sur sa culture et sa vision. Nous avons été très forts en tant qu’équipe, et Zak et moi en avons été très satisfaits. Après avoir traversé une période aussi difficile, je pense que tout le monde chez McLaren Racing peut être fier. »

« Cependant, dans le monde de la F1, on ne peut pas se permettre de se reposer sur ses lauriers plus d’une seconde et, immédiatement après, il faut se tourner vers le prochain défi avec humilité. »

Des évolutions diablement efficaces

Les évolutions McLaren ont donc permis de changer totalement la donne, à partir de l’Autriche, et ont étonné le paddock par leur efficacité. Mais quel était donc leur secret ?

« Les évolutions ont finalement concerné l’ensemble de l’aérodynamique de la voiture. En ce sens, j’ai parlé d’une version B de la MCL60. Il a également fallu revoir la conception de ce qui se trouve sous la carrosserie, comme certains éléments de la mécanique, qui ont dû être ajustés pour s’adapter aux nouvelles formes de la voiture. En fin de compte, en F1, nous sommes dans une course aux évolutions, donc cette première série sera rapidement remplacée par de nouveaux développements, que nous avons en arrivage pour cette saison, en parallèle avec le travail en cours sur la voiture de l’année prochaine. »

« La première série d’améliorations a dépassé nos attentes. Dans nos communications internes et nos comptes rendus, nous avons toujours dit : "Vers la fin de l’année 2023, nous aimerions rivaliser avec certaines des voitures les plus rapides du moment". Nous sommes à la mi-saison, et nous avons déjà pu décrocher deux podiums et une deuxième place dans une course sprint au mérite. »

« Nous avons dépassé nos attentes et cela est dû aux gens de McLaren qui ont été capables d’identifier les concepts pour faire évoluer la voiture, de la planifier, de la concevoir, de la produire, d’en contrôler la qualité et de l’amener sur le circuit, en surmontant d’importants défis logistiques. Et dire que certaines des évolutions ont été apportées une course plus tôt, en Autriche ! Nous avons prouvé que lorsque nous avons des objectifs clairs et simples, que nous alignons tout le monde sur ces objectifs et que nous travaillons en collaboration, nous pouvons réaliser des choses exceptionnelles chez McLaren. »

McLaren a-t-elle vraiment encore beaucoup d’évolutions à apporter d’ici la fin d’année ? Les meilleures surprises appartiennent-elles au passé selon Stella ?

« La prochaine série d’évolutions sera un développement supplémentaire des évolutions des courses précédentes. Il est encore possible d’aller plus loin, et nous essaierons de le faire. Il y a des indications encourageantes dans le développement, mais, comme toujours, la preuve sera dans la performance réalisée en piste. »

« Nous devons également travailler davantage pour remédier à certaines des faiblesses que nous avons rencontrées en Belgique. Nous n’avions pas beaucoup travaillé sur la configuration avec peu d’appui aérodynamique, et en Belgique, nous avons manqué d’efficacité et de vitesse de pointe. Nous voulons travailler d’urgence sur la faible traînée, dans le cadre d’un petit groupe de travail parallèle, pour voir si nous pouvons récolter des fruits faciles à cueillir pour Monza. Cette activité se déroulera parallèlement au développement principal de la voiture, ce qui nous sera bénéfique sur l’ensemble des circuits. »

Stella s’est adapté à son nouveau rôle

La première moitié d’année de Stella comme directeur d’écurie (à la place d’Andreas Seidl) a donc été particulièrement chaotique ! Comment a-t-il vécu ces montagnes russes ? S’est-il fait à ses nouvelles attributions ?

« La chose la plus importante que j’ai apprise en tant que directeur d’équipe concerne l’équipe elle-même. Pour être efficace dans mon rôle, pour soutenir tout le monde et pour tirer le meilleur parti de notre potentiel en tant qu’équipe, il faut avoir une connaissance très approfondie de l’équipe, de son mode de fonctionnement, des talents disponibles et de ses différentes caractéristiques, faiblesses et forces. Chacun, quelles que soient les caractéristiques qu’il possède ou qu’il manifeste, est essentiel et a un rôle à jouer. Dans tous les domaines et pour tous les projets, nous devons mettre en place la combinaison la plus appropriée de compétences, de talents et de leadership et toujours essayer d’aimer ce que nous faisons. »

« L’accent est mis sur la connaissance et l’information, de sorte que ce qu’il faut faire ensuite devient presque une dérivation naturelle de ce que l’on sait. Plutôt que de se demander "Que dois-je faire ?", il faut se demander "Que sais-je ?". Me concentrer sur la connaissance de l’équipe a été ma principale activité depuis le premier jour, avec le soutien de Zak et en collaboration avec Daniel Gallo, notre ‘Chief People Officer’ à McLaren Racing. »

Stella s’est donc immergé dans le quotidien de Woking, pour repérer les leviers d’efficacité.

« C’est exactement comme cela que nous atteindrons notre objectif de connaître nos collaborateurs, de connaître l’entreprise, les tâches, les flux de travail et de savoir quelle est l’approche la plus efficace. Certaines normes peuvent être élevées, mais pas suffisamment pour gagner en F1. Même si vous pensez au départ que vous connaissez la méthode de travail la plus efficace, vous pourriez vous rendre compte qu’il existe une meilleure méthode de travail ou qu’il est possible d’appliquer des normes plus strictes. En tant que directeur d’équipe, vous ne pouvez le savoir que si vous êtes présent et intégré dans l’équipe. »

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