Jean-Pierre Jabouille, le pilote français qui a signé la première victoire de Renault F1 en 1979, est décédé aujourd’hui à l’âge de 80 ans.
De 1975 à 1981, il a participé à 55 Grand Prix de Formule 1 au cours desquels il a enregistré deux victoires et deux podiums pour 21 points au championnat. Il a aussi décroché six pole positions.
C’est avec une grande tristesse que toute la rédaction de Nextgen-Auto.com a appris la nouvelle ; elle envoie ses condoléances les plus sincères à sa famille, ses proches et ses amis.
Une voiture fiable, c’est ce qui aura énormément manqué à Jean-Pierre Jabouille en Formule 1. Ce qui ne l’empêche pas de compter parmi les meilleurs pilotes français.
Jean-Pierre participe à sa première grande course automobile en 1966, lors des 1000 km de Monza. L’année suivante, on le retrouve en Formule 3 au volant d’une Matra et il se classe quatrième du championnat de France. En 1968, il est présent sur quelques courses de voitures de sport, dont les 24 heures du Mans (épreuve qu’il courra à treize reprises). En F3, il termine le championnat à la deuxième place en 1968 puis troisième en 1969 et de nouveau deuxième en 1971. En 1970 et 1971, il est présent sur les manches françaises du championnat d’Europe de F2, et monte sur la deuxième place du podium à Pau en 1971.
En 1972, il participe au championnat d’Europe de F2 et décroche un podium, à Mantorp Park en Suède. Après une saison 1973 décevante, c’est en 1974 qu’il va remporter sa première course à Hockenheim. A noter qu’il termine deux fois troisième lors des 24h du Mans en 1973 et 1974.
C’est aussi en 1974 qu’il est engagé pour la première fois en F1. Il court pour Iso, puis pour Surtees, mais sans réussir à se qualifier. En 1975, en F2, il remporte une course, mais en F1 il est engagé par Tyrrell pour le Grand Prix de France. Qualifié en vingt-et-unième position, il termine la course à la douzième place.
En 1976, Jean-Pierre remporte le championnat d’Europe de F2 en ayant remporté trois victoires.
En 1977, Jean-Pierre revient en F1 avec une Renault RS01 avec un moteur turbocompressé. Jean-Pierre a participé depuis le début à la mise au point de ce projet. Les débuts seront difficiles, la voiture n’étant pas fiable, devenant pour les anglais "the yellow tea-pot" (la théière jaune). En 1978, il participe à sa première saison entière, mais la voiture abandonne fréquemment sur casse moteur. Jean-Pierre réussit tout de même à terminer quatrième aux Etats-Unis.
En 1979, il réussit à décrocher la pole-position à Kyalami. Et lors du Grand Prix de France, Jean-Pierre remporte sa première victoire en F1, qui est également la première pour un moteur turbo. Mais cette performance sera un peu estompée par le mémorable duel dans les derniers tours entre l’autre Renault de René Arnoux et la Ferrari de Gilles Villeneuve. Jean-Pierre réalise deux autres poles, mais ne termine aucune course. En 1980, il n’a pas plus de chances, il ne sera classé que deux fois, dont le Grand Prix d’Autriche où il décroche une deuxième victoire. Au Canada, il est victime d’un accident où il se casse une jambe. Il revient l’année suivante avec Ligier, dispute trois courses sans succès, avant de raccrocher de la F1.
Après être resté un temps au sein de l’écurie Ligier en qualité de directeur technique, Jabouille reprend sa carrière de pilote dans le championnat de France de supertourisme. Lié à Peugeot, il est choisi par Jean Todt pour être l’homme de base du programme Peugeot 905 à partir de 1990. En juin 1993, après un podium aux 24 Heures du Mans, il est désigné pour remplacer Jean Todt (en partance chez Ferrari) à la tête de Peugeot Sport. Il est notamment chargé de préparer l’arrivée du constructeur sochalien en Formule 1. Mais deux ans plus tard, et après des débuts mitigés de Peugeot dans la discipline reine (rupture avec McLaren, partenariat peu convaincant avec Jordan), il est remplacé.
Il est à l’origine de l’écurie JMB Racing en compagnie de Jean-Michel Bouresche avant de se retirer après des titres en Porsche Supercup et FIA Sportscar.
En 2010, Jean-Pierre Jabouille participe en tant que conseiller technique au film Rubber de Quentin Dupieux.
En 2013, il était le parrain et participant au rallye historique Creusekistan, qui regroupe des automobiles de plus de 35 ans.