Si Mercedes a déjà assuré les deux titres, et que Lewis Hamilton semble bien parti pour ajouter une sixième couronne mondiale à son palmarès, les dernières courses de l’année s’annoncent toutefois intéressantes.
C’est le cas du Grand Prix du Mexique, disputé sur l’Autodromo Hermanos Rodriguez, qui pourrait voir une lutte acharnée entre les trois top teams, puisque Red Bull a remporté les deux dernières éditions, et que la Ferrari devrait être à son avantage avec la longue ligne droite du circuit.
Hamilton pourrait en tous cas sceller l’affaire s’il marque 14 points de plus que Valtteri Bottas. Derrière, il sera également intéressant de voir comment évoluera la lutte pour la cinquième place, qui met aux prises Renault, Toro Rosso et Racing Point.
Du côté du tracé :
Le Circuit Hermanos Rodriguez propose un défi unique aux pilotes et à leurs montures. Situé à plus de 2200 mètres au-dessus du niveau de la mer, aucun autre tracé du calendrier n’est à une telle altitude.
L’air y est moins dense et les voitures rencontrent moins de résistances, d’où des vitesses de pointe élevées. On y retrouve également le célèbre Stadium (Turns 13-15), où la piste traverse une tribune offrant un superbe point de vue aux spectateurs.
T1 – Un gros freinage au terme de la longue ligne droite. L’exploitation irrégulière du circuit peut se traduire par une surface glissante, surtout si les conditions sont humides.
T3 – Une bonne sortie est cruciale avant d’attaquer la courte ligne droite de plus de 600 mètres, soit sept secondes d’accélération.
T4 – Un nouveau gros freinage. Avec une vitesse d’entrée aux alentours de 95 km/h, la stabilité de l’arrière est importante.
T7 – Le début d’un bel enchaînement où le pilote préférera jouer avec la course de l’accélérateur plutôt qu’avec les freins. Similaires aux Esses de Suzuka, ceux-ci se négocient entre 120 et 240 km/h.
T12 – Baptisé Peraltada puis Mansell après le célèbre duel entre Gerhard Berger et Nigel Mansell en 1990, le dernier virage était une courbe relevée avalée à près de 300 km/h. C’est désormais un complexe sinueux pris à 130 km/h de moyenne.
T13/15 – Située au cœur d’un stade, cette section comprend le virage le plus lent du tracé (65 km/h) et des vibreurs piégeux.
T16/1 – Grâce à l’altitude du Circuit Hermanos Rodriguez (2200 mètres) et son air moins dense offrant des appuis moindres, la longue ligne droite des stands voit les vitesses de pointe les plus rapides de l’année. Rencontrant moins de résistance, les voitures iront à plus de 360 km/h.
Du côté du moteur...
— Avec une moyenne similaire à celle du rendez-vous suivant à Austin (environ 190 km/h), le Circuit Hermanos Rodriguez est relativement rapide.
— Grâce à l’altitude de Mexico, les vitesses de pointe sont très élevées. L’air moins dense diminue les résistances au passage des voitures. Pour générer l’appui nécessaire en virage, les monoplaces auront des ailerons réglés aux mêmes niveaux qu’à Budapest ou Singapour tout en produisant moins d’aérodynamique qu’à Monza.
— Niché à plus de 2200 mètres, soit légèrement moitié moins haut que le Mont-Blanc, le tracé est le plus haut du calendrier. En comparaison, Sao Paulo ne se hisse qu’à 800 mètres. Avec les moteurs atmosphériques, cela aurait mené à une perte de puissance de 22 %. Néanmoins, les blocs turbocompressés en offrent autant qu’à Abu Dhabi, situé au niveau de la mer. Cela est permis grâce aux vitesses de rotation du turbo apportant davantage d’oxygène au moteur. À titre de comparaison, il tournera ainsi 8 % de plus qu’à Abu Dhabi.
— La consommation d’essence sur un tour est assez faible, d’où le rôle moins important de la récupération d’énergie au Mexique qu’ailleurs.
Pronostic
Les Ferrari vont évidemment pouvoir prétendre à un beau résultat, notamment en qualifications, avec un moteur très performant qui sera utile dans la longue ligne droite du circuit de Mexico.
Mais l’altitude avait aussi permis à Red Bull, l’an dernier, de monopoliser la première ligne, tandis que Mercedes pourrait peiner pour ces raisons, même si la W10 est plutôt versatile.
Podium : 1. Leclerc / 2. Vettel / 3. Verstappen
Année | Circuit | Vainqueur | Équipe |
---|---|---|---|
1963 | Mexico | Jim Clark | Lotus-Climax |
1964 | Mexico | Dan Gurney | Brabham-Climax |
1965 | Mexico | Richie Ginther | Honda |
1966 | Mexico | John Surtees | Cooper-Maserati |
1967 | Mexico | Jim Clark | Lotus-Ford |
1968 | Mexico | Graham Hill | Lotus-Ford |
1969 | Mexico | Denny Hulme | McLaren-Ford |
1970 | Mexico | Jacky Ickx | Ferrari |
1986 | Mexico | Gerhard Berger | Benetton-BMW |
1987 | Mexico | Nigel Mansell | Williams-Honda |
1988 | Mexico | Alain Prost | McLaren-Honda |
1989 | Mexico | Ayrton Senna | McLaren-Honda |
1990 | Mexico | Alain Prost | Ferrari |
1991 | Mexico | Riccardo Patrese | Williams-Renault |
1992 | Mexico | Nigel Mansell | Williams-Renault |
2015 | Mexico | Nico Rosberg | Mercedes |
2016 | Mexico | Lewis Hamilton | Mercedes |
2017 | Mexico | Max Verstappen | Red Bull-TAG Heuer |
2018 | Mexico | Max Verstappen | Red Bull-TAG Heuer |