Pour le média espagnol AS, Alain Prost est revenu sur les coulisses de la négociation menée par Renault – bientôt Alpine – pour obtenir le retour de Fernando Alonso, en remplacement de Daniel Ricciardo, en partance pour McLaren.
Pour Prost, négocier avec Alonso était tout d’abord très facile, tant l’Espagnol se sent chez lui à Viry et à Enstone.
« C’était assez facile parce que nous voulions le faire. Renault est sa famille. Je n’ai jamais vu une négociation aussi simple, mais il avait la motivation nécessaire. Il n’était pas motivé par l’argent, mais par le projet et par le retour à la Formule 1. Et j’apprécie beaucoup cela. »
Pour autant, Prost a été réaliste envers Fernando Alonso : gagner l’an prochain pour Alpine, et même en 2022 avec le nouveau règlement, sera malaisé.
« Il a dit plus récemment qu’il sera difficile de gagner, parce qu’il est réaliste. Vous me connaissez, je suis aussi réaliste, je ne dirai jamais de bêtises avec Fernando parce que vous ne savez pas quand nous gagnerons la prochaine fois. Le plus important est ce que nous faisons aujourd’hui, nous affichons une tendance à la hausse et nous avons construit les fondations de l’équipe. Nous sommes à un niveau et nous voulons en atteindre un autre. Nous ne savons pas quand nous y serons, mais le plus important est de l’atteindre. »
Renault serait-elle bien prête à travailler avec un double champion du monde, même s’il fait partie de la maison jaune ?
« Daniel n’est pas un champion du monde, mais il est à ce niveau et nous pouvons voir cette année que c’est bon pour l’équipe, il apporte beaucoup. Si vous avez un bon environnement, un champion dans l’équipe n’est jamais un problème. De plus, beaucoup de gens connaissent Fernando pour l’avoir connu en 2005, 2006 ou plus tard, nous sommes de la même famille et il veut faire de son mieux pour l’équipe. Je ne pense pas que ce sera un problème. »
Sur le niveau actuel de Fernando Alonso, Prost n’a pas d’inquiétude, même si l’ancien pilote de McLaren a passé le cap des 40 ans.
« Je ne dis jamais si l’un ou l’autre est numéro un, mais Fernando est l’un des meilleurs de sa génération. J’insiste sur ses capacités en conditions de course parce qu’il est toujours debout, c’est un battant. Je lui ai parlé à plusieurs reprises et vous pouvez voir son implication et les motivations qu’il a dans l’équipe. Il va se lancer, sa motivation est très importante pour nous. Nous pouvons être sûrs qu’il sera au plus haut niveau. Il se battra toujours, même si c’est pour un point, c’est fondamental. »
« Avec son expérience, il aura besoin de quelques tours de piste, mais il n’aura pas besoin d’un an pour s’adapter. Peut-être que dans les premières courses, il aura besoin d’un peu plus de temps. Mais je ne suis pas sûr, je ne suis pas trop inquiet à ce sujet. Peut-être que ce sera bien dès le début, au plus haut niveau. »
« Fernando est très proche de l’équipe et des ingénieurs. Il se rend au simulateur en Angleterre et est connecté aux ingénieurs pendant toutes les courses. Il sait tout. Il donne des conseils lorsqu’il le peut, a déjà conduit la voiture en Espagne et participe aux réunions avec Esteban et Daniel. Nous avons les trois pilotes avec nous et cela fonctionne bien, et Daniel en est heureux. »