Alain Prost, quadruple champion du monde de F1 et ancien consultant / directeur non exécutif de Renault et Alpine en F1, s’est dit attristé par la situation de son ancienne équipe, dont il avait été évincé par Laurent Rossi.
Dans sa chronique pour le journal L’Equipe, il rappelle "son attachement à cette équipe" qui lui a permis "de me battre pour la première fois pour une couronne mondiale (en 1983)". Et ensuite par mon implication dans la structure actuelle, l’association Enstone-Viry, ces dernières années."
"J’aime cette équipe et la voir dans cet état aujourd’hui m’attriste et me désole. Elle mérite mieux et possède tous les atouts pour y arriver. Je crois simplement qu’il faut s’appuyer sur l’histoire pour comprendre l’erreur. Si vous regardez les grands succès de ces trente dernières années, vous trouverez une structure simple, détachée d’un organigramme industriel, construite autour de trois ou quatre personnalités fortes, couplée à un pilote champion."
Prost cite les exemples de Ferrari et Mercedes, qui se sont appuyées sur Michael Schumacher, Lewis Hamilton. Même Red Bull a pu s’appuyer sur Sebastian Vettel.
"Et dans ces trois cas-là, il y avait un président fort et complètement impliqué dans la F1 pour soutenir l’action engagée : Luca di Montezemolo, Dieter Zetsche et Dietrich Mateschitz. Ils avaient les codes de la F1, l’agilité et la souplesse pour laisser leurs hommes prendre les décisions."
"La décision de Red Bull de ne pas s’associer à Porsche vient d’ailleurs de ce refus de se plier à ces décisions trop lourdes venues du board et de gens qui ne connaissent pas la F1.
"Durant mes années chez Renault, combien de fois ai-je entendu dans les couloirs du siège à Boulogne-Billancourt, que la F1 était un sport simple qui pouvait être dirigé de la maison par des hommes en place. Grossière erreur comme le prouve le dernier des dirigeants Laurent Rossi, dont Luca de Meo s’est séparé il y a une semaine."
"Laurent Rossi est le plus bel exemple de l’effet Dunning-Kruger, celui d’un dirigeant incapable qui pense pouvoir surmonter son incompétence par son arrogance et son manque d’humanité à l’égard de ses troupes. Celui qui fut le patron d’Alpine pendant dix-huit mois a cru avoir tout compris d’entrée alors qu’il s’est totalement fourvoyé. Son management a brisé l’élan qui avait été mis en place depuis 2016 pour arriver à ces podiums et cette victoire en Hongrie."
"Il faut espérer que la décision prise vendredi de changer d’autres têtes sera un électrochoc salutaire pour l’écurie."