Pour Alain Prost, la Formule 1 va changer d’ère en 2025 et 2026.
La fin de saison va être marquée par le départ de Lewis Hamilton de Mercedes vers Ferrari. Mais plus encore, il y a du mouvement chez les ingénieurs, un mouvement important qui devrait lancer un nouveau cycle.
Par exemple, le designer phare des deux dernières décennies chez Red Bull, Adrian Newey, doit encore annoncer son nouveau défi et peut-être faire le futur bonheur d’une équipe comme Aston Martin F1.
"Clairement, oui, on vit la fin d’une ère en F1," admet Prost.
"Il y a encore aujourd’hui des personnes qui sont restées à des postes clés depuis les années 80 et 90, ce que j’appelle les belles années de la Formule 1. Aussi bien dans les dirigeants, chez les mécanos ou les ingénieurs," ajoute-t-il au magazine GQ.
"Avec l’augmentation du nombre de courses, de 16 à 24, ça devient très compliqué, physiquement et humainement. C’est presque impossible de gérer sa vie de famille correctement. Automatiquement, un renouvellement va se faire. On est, je pense, encore au début de la fin du cycle, si je peux l’appeler comme ça."
"Dans les équipes qui se restructurent, ce n’est pas simple d’intégrer des gens plus jeunes, qui viennent de métiers différents et qui n’ont pas d’expérience de la Formule 1. Il faut les former. Ceux qui pensent que la F1 peut être comparée à un business normal se trompent totalement. C’est très spécifique. Tous ceux dans les grands groupes qui ont pensé qu’ils savaient ce qu’ils faisaient et qu’ils pouvaient simplement appliquer un business model ont fait une erreur fondamentale."
"Je ne pense à personne en particulier, je dis simplement que c’est ce qui a eu lieu dans certains grands groupes. On voit que les gens changent un petit peu. On l’a vu dans le management de Ferrari ou dans certaines autres écuries. On verra ce qui se passera avec Audi, notamment…"
"On est à la fin d’un cycle, clairement. L’époque où un ingénieur comme Adrian Newey pouvait se mettre devant sa planche et dessiner une voiture de A à Z, je pense qu’elle s’éteint lentement. Aujourd’hui, le plus important pour un directeur technique ou l’ingénieur numéro 1 d’une écurie, c’est justement d’avoir une équipe pour travailler parfaitement, en osmose et en symbiose, avec une organisation claire. Adrian Newey était le spécialiste en la matière, par exemple."