Alain Prost estime que le début de cette saison de Formule 1 a montré qu’une crise n’est jamais loin, même au sein de top teams comme Red Bull.
Le quadruple champion du monde a expliqué que les courses à venir seront "cruciales" pour la dynamique de l’équipe chez Red Bull, étant donné l’apparente différence de comportement de Sergio Perez qui cherche à se battre davantage contre Max Verstappen.
Les deux pilotes Red Bull ont déjà partagé des victoires lors de chacune des trois courses jusqu’à présent cette année, Verstappen en prenant deux contre une pour Perez, mais le champion du monde en titre a ouvert un avantage de 15 points sur son équipier qui a connu un week-end compliqué à cause d’une sortie en Q1.
Avec ce changement d’état d’esprit de Perez, Prost prédit que la concurrence entre les deux pourrait créer de nouvelles tensions au sein du garage Red Bull.
"Red Bull, dont je vantais il y a un mois la stabilité et la puissance, souffre également," estime Prost dans les colonnes du journal L’Equipe.
"L’écurie a bien évidemment la meilleure voiture, la plus rapide de manière impressionnante. Et bien, malgré cela, elle se retrouve pourtant également face à un début de crise. Son système de privilégier un seul pilote, Max Verstappen, qui a si bien fonctionné, montre ses premiers signes de défaillance."
"Sergio Perez, désormais installé dans le team, découvre qu’il peut gagner et n’est plus près à toutes les compromissions pour rester. Même si la domination de Red Bull se poursuit, les prochaines semaines vont être cruciales pour les champions du monde en titre. On voit qu’un rien peut vite venir enrayer les rouages de la réussite et que, même au top, la crise n’est jamais loin."
En ce qui concerne le reste du peloton, Prost pense qu’il y a une crise en jeu dans presque toutes les équipes sur la grille d’une manière ou d’une autre en ce moment.
Il a fait référence à son ancienne équipe McLaren qui s’éloigne davantage de l’avant de la grille alors que son plan était d’aller dans la direction opposée, tandis que Mercedes est coincée pour l’instant avec un concept de voiture qui n’est pas le bon mais qui n’est pas totalement mauvais non plus !
"Où que vous regardiez, vous pouvez voir que cela ne va pas et que, d’une certaine manière, c’est déjà la crise. Et la crise à tous les étages, que vous soyez un gros ou un petit. Il y a bien sûr ces équipes d’usine ou historiques qui souffrent, comme McLaren qui, non seulement, ne se reconstruit pas mais qui, année après année plonge. Il y a Alpine, dont la remontée tarde encore à arriver. Il y a Mercedes, qui persiste dans son concept certes innovant mais qui manifestement ne fonctionne pas. En se lançant dans la construction d’une nouvelle voiture, elle risque de faire face à de nouveaux problèmes qui vont continuer de peser sur ses performances."
"Ferrari, en décidant de faire appel à Frédéric Vasseur, un étranger qui plus est, n’a pas aujourd’hui les résultats qu’on aurait voulus pour elle. Et ils n’arriveront pas tout de suite.
"Finalement, une seule écurie échappe à ce sentiment de crise et c’est Aston Martin. Elle a décidé de tirer un trait sur sa voiture 2022 et a accepté de se réinventer. Elle a d’abord changé de pilote, sans trembler, en passant de (Sebastian) Vettel à (Fernando) Alonso. Puis de concept de monoplace. Oui, elle a décidé de copier, mais c’est un peu la loi de la F1. Elle a surtout pris le temps de comprendre et la voilà au sommet loin de la crise que traversent les autres. Une leçon pour toutes les autres écuries."