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Prost reconnait que Netflix a fait beaucoup de bien à la F1

"J’ai toujours dit qu’il fallait remettre l’humain au-dessus de tout"

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Alain Prost est revenu sur le phénomène Drive to Survive, la série de Netflix sur la Formule 1 qui a tant fait pour la popularité du sport auprès des fans, permettant clairement un renouvellement de la base vieillissante.

Cette initiative de Liberty Media, prise au moment du rachat de la F1 à Bernie Ecclestone, a été un coup majeur. Et le quadruple champion du monde révèle aujourd’hui qu’il n’y croyait pas au début, alors qu’il était consultant chez Renault F1.

"J’étais encore sur le circuit quand Netflix est arrivé. Sincèrement, je ne croyais pas au projet Netflix, je trouvais ça bizarre," confie-t-il à GQ.

"Il n’y a rien d’habituel quand débarquent des grandes perches et des micros qui viennent et captent des conversations. La Formule 1 était jusque-là un milieu relativement fermé."

"La série a été un énorme boom pour la F1, elle a rencontré un succès incroyable. Même si tout n’est pas toujours vrai, on a vu le côté humain dans ce sport et j’ai toujours dit qu’il fallait remettre l’humain au-dessus de tout."

"On a trop voulu parler de technologies et on a occulté un peu le sport pour être dans le média, dans la communication… Une nouvelle génération s’est mise à regarder la Formule 1 et ce n’est pas qu’un public jeune. Ce sont aussi des gens qui n’y prêtaient pas tellement attention avant."

"Ce que je me demande, c’est si le succès vient du produit lui-même ou si cela a été provoqué par une connexion entre le produit et le Covid. Moi, pendant trois ans, j’ai regardé plein de séries, ce que je ne faisais pas du tout avant."

Et quelles séries Prost regarde justement ?

"Je regarde tout et n’importe quoi ! Récemment, j’ai beaucoup aimé Mon petit renne. J’ai aussi vu Your Honor, j’ai commencé Fargo sans aller jusqu’au bout… J’ai regardé beaucoup de séries pendant un an."

"Mais pour revenir à votre première question, je ne me vois pas dans Drive to Survive. Ça ne correspond pas toujours à ma réalité. Puis c’est un milieu que je connais bien, donc je n’ai rien à y apprendre. Mais je reconnais que ça a fait beaucoup de bien à la F1, notamment en termes d’audience et de retombées économiques."

"Si j’étais pilote aujourd’hui, je serais heureux parce que je n’aurais pas besoin de courir après des sponsors, de passer 90% de mon temps à ne faire que ça. La chose que je constate, c’est que la Formule 1 est devenue un vrai business, un support marketing incroyable et on ne pense plus qu’à ça."

Il est donc important de remettre au centre du jeu les pilotes, leurs histoires et leur personnalité.

"Il y a évidemment le charisme de certains pilotes mais aussi la manière de faire les choses en dehors des circuits… On pourrait aussi peut-être changer certains règlements pour que cela devienne moins systématique. J’ai toujours été quelqu’un qui a valorisé le juste milieu. Je ne veux pas que le sport dérive seulement vers le côté business. Quand je me retrouve sur une grille de départ aujourd’hui, j’ai l’impression de ne plus être dans mon domaine. Tout est fait pour les gens qui viennent du Festival de Cannes, les influenceurs… C’est un buzz permanent."

"Je pense surtout qu’il faut garder les passionnés. C’est ça quand je parle de juste milieu. Je ne peux pas dire que ce qui est arrivé avec Netflix est une erreur. Aujourd’hui, tout le monde parle de la Formule 1, c’est incroyable. Mais il ne faut pas perdre la tradition, la passion. Ne pas oublier non plus que c’est un sport, une compétition et qu’il ne faut pas l’aseptiser. Tout cela m’interpelle mais je ne formule aucune critique là-dessus. C’est vraiment juste une constatation."

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