Ferrari a vécu une entame de championnat très compliquée en Australie, où les monoplaces rouges ont accusé un sérieux retard sur la concurrence emmenée par Mercedes et Red Bull. Un constat qui n’a pas manqué d’enflammer la presse italienne, tandis que le directeur Mattia Binotto a expliqué que les raisons de cet échec allaient être recherchées.
"Bien sûr, nous allons tout analyser, y compris la comparaison avec les voitures des autres équipes" assure Binotto. "Mais globalement, nous manquions d’équilibre, et cela affecte la vitesse en sortie de virage."
Comme après chaque mauvaise course de la Scuderia, les journaux italiens se sont emparés de l’affaire et se sont une nouvelle fois montrés intraitables : "Même en 2012, [Fernando] Alonso avait fait mieux que [Sebastian] Vettel en 2019" a lancé Il Giornale.
Le Corriere della Sera assure quant à lui que Ferrari va très mal : "Melbourne cache des maux plus sérieux. Binotto doit faire un diagnostic et appliquer une thérapie."
Les théories vont bon train pour expliquer cette méforme, et Jean Alesi expliquait avoir entendu du côté de Ferrari que des inquiétudes au niveau de la fiabilité, notamment face à de potentielles casses d’échappement, avaient poussé l’équipe à réduire la puissance, faisant perdre jusqu’à 20 km/h en ligne droite aux monoplaces italiennes.
Une autre théorie soulevée serait tout simplement une incapacité de Ferrari à faire fonctionner les pneus correctement en Australie. Parmi les raisons pouvant expliquer ce manque d’équilibre, l’aileron avant très épuré est avancé. En effet, il aurait pu être affecté par le revêtement bosselé de l’Albert Park.
Cette théorie est renforcée par les commentaires du consultant Red Bull, Helmut Marko, qui s’étonnait des réglages d’aileron de la Scuderia en Australie : "Ferrari a soudainement utilisé des ailerons étonnamment relevés."
"Les pneus sont si durs que l’on peut difficilement les faire fonctionner sur une piste avec peu d’appui. Nous avons également eu le problème mais une fois qu’ils étaient à la bonne température, le gain de performance était incroyable."
Une autre possibilité envisagée par le magazine Autosprint pour expliquer la défaite de Ferrari est l’absence d’expérience globale, renforcée par l’absence de pilotes de simulateurs et par le départ de Kimi Räikkönen, comme l’explique Maurizio Voltini.
"La tactique utilisée pour Vettel a montré qu’ils n’ont pas compris comment les pneus Pirelli mediums fonctionnent. Ma conclusion est qu’ils se sont perdus durant le week-end. Je pense qu’ils ont payé cher l’absence de pilotes d’expérience comme Kimi Räikkönen, Antonio Giovinazzi et Daniil Kvyat."
Enfin, la dernière théorie, qui pourrait se vérifier dès Bahreïn, porte tout simplement sur une erreur de réglages. Ferrari n’aurait tout simplement pas réussi à obtenir des réglages stables pour la voiture sur la piste particulière de Melbourne, où les bosses rendent un peu plus compliquée la recherche de stabilité.