Fin 2023, quand Lewis Hamilton a prolongé pour deux ans (dont une en option, ce que personne ne savait avant hier) son contrat chez Mercedes F1, il était très légitime de penser que le pilote britannique finirait sa carrière à Brackley.
D’autant plus légitime que déclaration après déclaration, Lewis Hamilton avait répété son désir de finir sa carrière F1 chez Mercedes – et même d’y rester comme ambassadeur, pour faire progresser les projets de Mercedes sur la durabilité, l’inclusivité, etc.
En décembre 2023, par exemple, après sa prolongation, Lewis Hamilton admettait que sa carrière « ne prenait pas vraiment le chemin de Maranello. » Et il ajoutait : « Je connais beaucoup de bonnes personnes chez Ferrari. Mais je ne me suis jamais senti prêt à déménager en Italie. »
‘Loyauté’ : un mot ancré dans la chair de Lewis, au sens propre
Mais même avant sa prolongation, au milieu des rumeurs l’envoyant déjà chez Ferrari (après une rencontre avec John Elkann), Lewis Hamilton le martelait : il était chez Mercedes pour finir sa carrière chez Mercedes.
« Je pense à long terme » déclarait-il ainsi en mai 2023. « Je ne veux pas rester ici une année de plus. Je veux rester plus longtemps. J’ai commencé chez McLaren, j’aime à penser que je ferai toujours partie de la famille McLaren, j’y suis entré à l’âge de 13 ans, alors j’ai pensé à ce que cela ressemblerait si j’étais chez McLaren un jour [si je revenais chez McLaren]. »
« J’ai pensé aux pilotes Ferrari et je les ai regardés sur les écrans sur les circuits, et bien sûr, vous vous demandez ce que ce serait d’être en rouge... Mais ensuite, je vais dans mon équipe, chez Mercedes, et c’est ma maison. Je suis heureux là où je suis. Je n’ai pas encore signé de contrat, mais nous y travaillons. »
De manière plus marquante, l’année précédente, en 2022, Lewis Hamilton avait souligné qu’il ne s’était pas fait tatouer le mot ‘Loyauté’ (sur le bras) pour rien.
« Vous voyez ce qui est écrit ici ? ’Loyauté’… Bien sûr, cela aurait été bien de courir pour Ferrari au cours de ma carrière, mais les choses arrivent pour des raisons spécifiques. Mercedes est ma famille, je serai toujours un pilote Mercedes, tout comme Stirling Moss. Voilà pourquoi je n’ai jamais roulé pour Ferrari. »
Comme Sir Stirling Moss…
La comparaison avec Sir Stirling Moss, anobli comme Lewis Hamilton, est souvenu revenue dans la bouche du septuple champion du monde.
Moss était devenu l’ambassadeur de la marque Mercedes après sa carrière, et cette perspective séduisait Hamilton, comme il l’évoquait dès 2020 : « Je me sens très bien chez Mercedes. Je continue à me sentir à la maison, c’est la famille. Je me vois être avec Mercedes jusqu’à mes derniers jours en F1, pour être honnête… Si vous regardez les légendes, comme Sir Stirling Moss, il était avec Mercedes jusqu’à la fin de sa vie. »
À cette même époque en 2020, Lewis Hamilton confiait donc lui aussi son désir de finir sa carrière chez Mercedes. « Je me sens très bien chez Mercedes. Je continue à me sentir à la maison, c’est la famille. Je me vois être avec Mercedes jusqu’à mes derniers jours en F1, pour être honnête. »
« On m’a demandé ce que je ressentirais si je devais finir ma carrière sans avoir un jour roulé pour Ferrari » lançait-il déjà en 2019. « Et honnêtement, quand vous faites partie de Mercedes, vous faites partie d’une famille pour la vie. Regardez Stirling Moss. Même Fangio est aussi toujours honoré dans cette famille. Vous faites partie de l’histoire Mercedes. Et ils prennent soin de vous pendant le reste de votre vie. C’est important pour moi. La loyauté est quelque chose de vraiment, vraiment crucial. »
Avant de relativiser cependant… « Mais y aura-t-il un moment dans ma vie où j’aurai envie de changer quelque chose ? Alors ce pourrait être, potentiellement, une option. Pour le moment, je ne sais pas. »
Au-delà du sportif : rester chez Mercedes pour son engagement pour la durabilité
Autre facteur qui motivait Lewis Hamilton à rester chez Mercedes : l’engagement de la marque pour la diversité, pour la durabilité environnementale… Le Britannique a beaucoup poussé pour lancer ces programmes, notamment « Mission 44 ».
Cela comptait beaucoup pour lui, plus que le sportif pur même selon ses déclarations.
« Mercedes a beaucoup de plans pour avancer vers des projets comme la durabilité, pour voir comment nous pouvons réduire l’empreinte carbone. Mercedes veut aussi être pionnière pour être une équipe neutre en carbone d’ici 2030. Naturellement, je veux en faire partie » déclarait-il ainsi il y a trois ans.
Dans la famille Mercedes… la continuité avec McLaren
Avec la comparaison avec Moss et l’engagement de Mercedes pour la durabilité, un troisième facteur jouait dans l’argumentation de Lewis Hamilton : le soutien que Mercedes lui a apporté dès ses années karting (13 ans).
Car au-delà de son talent exceptionnel, c’est aussi grâce à Mercedes que Lewis Hamilton a franchi les échelons des formules juniors, grâce aussi au soutien de Mercedes qu’il a pu avoir son premier volant en 2007, chez McLaren, équipe alors bien sûr propulsée par un moteur Mercedes.
« Sans aucun doute, quand j’ai grandi et que je regardais la F1, je voyais cette voiture rouge qui avait l’air géniale. Une Ferrari, qu’elle soit de route ou de Formule 1, est toujours géniale. Il y a quelque chose de particulièrement spécial avec la passion que l’Italie éprouve pour son équipe. Mais je suis associé à Mercedes depuis que j’ai eu l’âge de 13 ans, plus que n’importe quel autre pilote de mon âge » déclarait-il ainsi en 2016.
En octobre 2015 enfin, Lewis Hamilton annonçait, pour lui, une retraite à l’horizon 2021-2022, tout en considérant qu’il serait très émouvant de finir sa carrière en ayant disputé 100 % de ses Grands Prix avec un moteur Mercedes dans sa voiture.
« J’ai un contrat pour les trois prochaines saisons avec Mercedes (de 2016 à 2018). J’imagine qu’après ces trois années il y aura encore un autre contrat de trois ou quatre ans, très probablement avec Mercedes. »
« Il y a toujours des discussions, des possibilités d’aller ailleurs. Je l’ai fait dans le passé, quand j’ai quitté McLaren. Mais vous pouvez l’écarter a priori. Je pilote des voitures avec un moteur Mercedes depuis l’âge de 13 ans et je ne me vois vraiment pas ailleurs pour être honnête. »
« Je n’aime pas dire jamais, mais ce serait tout de même génial de finir ma carrière avec mon équipe actuelle. »