Sous le feu des critiques de la part des équipes et du public, le manufacturier de pneus Pirelli a quand même un avantage sur la F1, celui d’être le seul à fournir des gommes. Graham Watson, team manager chez AlphaTauri, s’inquiète de la lassitude que pourrait ressentir le fabricant italien.
En effet, les critiques sont constantes et Pirelli doit composer avec un cahier des charges très compliqué et changeant d’année en année, avec des tests très limités et avec des moyens inférieurs à ceux des manufacturiers dans le passé.
Pour Watson, le risque est de voir Pirelli arrêter les frais un jour, lorsqu’un incident ira trop loin, car il rappelle qu’aucun autre manufacturier pneumatique n’est intéressé à l’idée de s’engager en Formule 1.
"J’aimerais que les pneus soient en arrière-plan en Formule 1, mais chaque année, ça termine comme ça" déclare Watson au sujet de la polémique de Bakou, rappelant qu’aucun autre manufacturier ne veut venir.
"De ce que je sais, c’est le cas. C’est pour cela que la Formule 1 doit faire attention. Si Pirelli s’en va, la discipline aura de gros problèmes. Il y a énormément en jeu et aucun successeur. De ce que je comprends, personne ne voit de pertinence entre un pneu de F1 et les produits qu’ils vendent à leurs clients."
La F1 veut éviter que de tels incidents se reproduisent
Les crevaisons de Max Verstappen et Lance Stroll à Bakou auraient pu avoir des conséquences dramatiques, et les deux hommes ont pu être touchés par un problème de pression en roulage, que Pirelli ne peut pas surveiller.
Cependant, maintenant que les pressions des pneus sont relevées par Pirelli, Watson s’inquiète de la suite des événements si les incidents se reproduisent : "Ma peur est que des événements comme Bakou se reproduisent. Quelles seront les explications ?"
Franz Tost pense qu’il faut enlever tous les artifices qui pourraient permettre aux équipes de jouer avec les pressions, à commencer par les couvertures chauffantes : "J’ai dit il y a trois ans que l’on devrait interdire ces couvertures. Mais beaucoup étaient contre, car ils pensaient qu’il y avait un avantage à les conserver."
Verstappen aimerait connaître la raison de sa crevaison à Bakou, insistant que Red Bull n’a pas enfreint les règles, ce que Pirelli a confirmé par la voix de Mario Isola en conférence de presse jeudi.
"Je trouve cela difficile à accepter" a déclaré le Néerlandais. "Si ma voiture était partie à gauche et non à droite, j’aurais terminé à l’hôpital. Je veux savoir quel était le vrai problème car ce n’était pas nous. Je trouve ennuyeux que Pirelli n’admette pas ses erreurs, tout le monde en fait et ce n’est pas grave."