Même si les performances de l’Aston Martin F1 étaient en léger en retrait en qualifications vendredi à Bakou, il n’en demeure pas moins que l’AMR23 est une petite bête de compétition.
L’équipe de Silverstone a fait en effet un grand bond en avant par rapport à l’an dernier.
Tom McCullough, responsable de la performance chez Aston Martin F1, est, comme le nom de sa fonction l’indique, un homme ravi. Mais cela ne veut pas dire que l’équipe verte ne connaît pas de soucis à régler chaque week-end – les pneus continuent de poser problème.
« Lorsque la voiture n’est pas aussi compétitive que vous le souhaitez, vous passez beaucoup de temps à vous interroger, à essayer des choses. Je pense que lorsque la voiture est un peu plus compétitive, vous essayez davantage de suivre le week-end de course, de comprendre les pneus, de tirer le meilleur parti de la voiture grâce à vos outils de simulation. C’est donc plus facile. »
« L’année dernière, à la même époque, nous avions beaucoup de marsouinage et les rebonds ajoutent une nouvelle difficulté à tout cela. Il est donc plus facile de travailler avec une voiture qui vous pardonne un peu plus. »
Alonso, un pilote qui repousse les limites ?
Aston Martin F1 a une grande voiture, mais aussi un grand pilote avec Fernando Alonso.
Travailler au quotidien avec l’Espagnol est-il un défi ? Est-ce facile ? Tom McCullough répond sur ce qu’a apporté le double champion du monde à Aston Martin F1.
« Il est évident qu’il possède une grande expérience. Les pilotes sont l’un des meilleurs capteurs de la voiture, donc nous avons beaucoup de gens très intelligents, beaucoup de très bons capteurs, mais du point de vue de l’optimisation globale, avoir un pilote qui connaît vraiment la F1, qui a tout connu plusieurs fois, qui a vu l’évolution d’un week-end de course, qui sait ce dont vous avez besoin sur ce circuit, sur d’autres circuits… c’est formidable. »
« Il a été tout de suite dans le coup et il est très efficace dans sa façon de travailler sur la voiture. Je dois en faire un peu plus de mon côté, vous devez en faire un peu plus ici, à court terme et à moyen-long terme. Alors oui, c’est vraiment très amusant de travailler avec des pilotes expérimentés. On apprend toujours d’eux. »
« Il nous pousse tous. Il veut bien faire, vous savez, il a couvert chaque... il sait qu’il faut tout faire correctement. Et tout le monde sur la ligne des stands est vraiment bon, donc vous ne pouvez pas vous reposer sur vos lauriers et dire "nous avons pris un bon départ". Il faut continuer à pousser dans tous les domaines pour élever le niveau. »
A plus de 41 ans, Fernando Alonso, performe toujours autant : cela veut-il dire que ces F1 2023 sont moins exigeantes que par le passé ? Pas selon l’ingénieur d’Aston Martin F1.
« Je pense toujours qu’elles sont assez difficiles à conduire, à Singapour pendant deux heures par exemple. Fernando a vraiment faim. Il travaille et s’entraîne très dur. Vous savez, à la fin de l’année dernière, nous avons évidemment travaillé avec lui à Abu Dhabi et il est tellement autocritique… et il veut tellement se dépasser qu’il a travaillé encore plus dur pendant l’hiver. »
« Peut-être qu’en vieillissant, vous devez travailler plus dur qu’un jeune de 20 ans ? Peut-être que oui. Mais il est très motivé, il est prêt à relever le défi et il semble s’en sortir pour le moment. »
Aston Martin F1 désirait-elle absolument remplacer Sebastian Vettel par Fernando Alonso ? Un pilote plus jeune mais prometteur comme au hasard Alexander Albon, n’aurait-il pas fait l’affaire ?
« Nous voulons toujours avoir les pilotes les plus rapides dans notre voiture. Cela nous permet d’avoir une meilleure image et d’obtenir de meilleurs résultats. Chaque fois que vous changez de pilote, qu’il s’agisse d’un pilote expérimenté, d’un jeune pilote ou d’un pilote moyennement expérimenté, ils apportent toujours quelque chose de différent au jeu. Il n’y a pas deux pilotes qui conduisent de la même manière. »
« Être capable de tirer le meilleur parti d’une voiture, dans toutes les différentes conditions qu’un pilote doit affronter, que ce soit sur le mouillé, lors des qualifications ou en course, en s’occupant de la gestion des pneus, du premier tour de course… c’est ça qu’on demande d’un pilote. Je ne sais donc pas si j’ai pleinement répondu à votre question, mais pour nous, il est très agréable de travailler avec n’importe quel pilote, surtout s’il est talentueux. »
Allison s’exprime sur la longévité de Hamilton
Derrière Fernando Alonso, le deuxième pilote le plus âgé du plateau est désormais Lewis Hamilton.
Quels sont les secrets de longévité du pilote britannique ? Un des mieux placés pour y répondre est James Allison, le directeur technique de Mercedes.
« Dans le cas de Lewis... Je n’ai pas travaillé avec Fernando depuis un certain temps, mais je peux parler pour Lewis, je suppose. La raison principale n’est pas le sport ou la façon dont le sport a évolué, mais simplement la nature un peu bizarre des dons que Lewis a reçus. »
« Il est tellement impliqué et dévoué à son travail, comme Tom l’a décrit pour Fernando, il est autocritique, comme Fernando aussi selon Tom, et il est toujours capable de conduire la voiture comme un jeune homme. Je pense donc que cela a plus à voir avec les deux pilotes qu’avec le sport. »