Le moment de soutien à la lutte contre le racisme a été très bref en Hongrie, certains pilotes s’agenouillant quelques secondes tandis que d’autres arrivaient. Avant même que les 20 acteurs principaux de la F1 ne soient présents, l’hymne hongrois a débuté.
"Vous avez vu ce qui s’est passé, il y avait vraiment peu de temps, tout le monde était pressé" regrette Sebastian Vettel. "Dans le futur, on devra se mettre d’accord sur ce que nous ferons. J’espère que l’on réglera dès la prochaine course."
Lewis Hamilton s’est agacé de ce moment bâclé hier après la course, et insiste sur le fait que la F1 et la FIA doivent ouvertement aider la lutte. Chase Carey, le PDG de la F1, a investi un million de dollars de sa fortune pour cette cause, mais c’est surtout vers Jean Todt, le président de la FIA, que se tourne Hamilton.
"On manque de leadership, nous sommes sans un sport et il y a besoin de leadership, mais on en n’a pas" regrette le pilote Mercedes. "Je prendrai contact avec la F1 et avec Jean Todt cette semaine, car personne ne le fera. J’aimerais savoir ce que Jean et Chase pensent. On a besoin d’un leader, où est Jean dans ce scénario ? Cela ne devrait pas être à moi de les relancer."
Hamilton veut que cette lutte continue et cherche à faire comprendre que son combat n’est pas personnel : "Ce n’est pas pour moi, ce n’est pas pour vous, c’est pour ce combat. Les gens qui subissent des discriminations, c’est pour cela que l’on se bat, pour qu’il y ait des changements."
Mercedes affiche un soutien absolu à son pilote, ayant décidé de peindre les monoplaces en noir cette année, et Hamilton ne cesse de le reconnaître : "Je continue d’être fier de mon équipe, on pourrait penser que je suis biaisé, mais ce n’est pas le cas. Mon équipe a pris ses responsabilités. Les gars se sont agenouillés à la dernière course, je ne sais pas s’ils l’ont fait ici car je ne les voyais pas, je pense que oui, et il faut du courage pour cela."
"On ne voit pas un tel soutien continu de la part d’une autre marque. Il y a des centaines de marques qui sont impliquées, neuf autres équipes qui doivent encore se positionner et dire ’nous allons rendre notre sport meilleur’. Je n’ai pas entendu cela de leur part, et c’est peut-être la raison pour laquelle certains pilotes ne suivent pas autant."
"Il y a quelques pilotes qui ont été en contact avec moi et m’ont dit ’je veux aider, que puis-je faire ?’, ce qui est fantastique. Mon rêve est qu’à la fin de l’année, nous connaissions tous un peu mieux ces choses-là. Que nous soyons tous unis avec la F1 comme meneuse."
Jean Todt a réagi aux propos de Lewis Hamilton et prend un parti qui ne plaira certainement pas au sextuple champion du monde, et comprend les pilotes qui ne s’agenouillent pas : "Lewis a des sentiments forts face au racisme. Chaque personne est différente. Certaines s’expriment, d’autres le font en silence, mais nous visons tous à arrêter le racisme."
"Je dirais que la vie importe, les vies importent. Pas seulement celles des personnes noires, ou asiatiques, ou blanches. Toutes les vies" a conclu le Français, en référence au slogan Black Lives Matter.