Le pire coup de sang de Michael Schumacher en F1 est clairement le Grand Prix de Belgique 1998, lorsque David Coulthard a ralenti devant lui sous la pluie, ce qui a provoqué un accident et l’abandon de l’Allemand. Son frère Ralf, interrogé par Eddie Jordan dans le podcast Formula For Success, raconte ce moment.
"Je me souviens que j’ai vu la scène" a répondu Ralf, qui aimerait que son frère puisse en parler. "C’est très difficile. Il manque une partie qui pourrait encore parler, ou répondre, à cela. C’était quelque chose de très spécial. Mais cela aurait pu être très dangereux."
"Heureusement que c’était mouillé, car sur une piste sèche, cela aurait pu être plus dangereux. À ce moment-là, sous le coup de l’émotion, on voit les choses différemment. Je pense que cela est arrivé à tous ceux d’entre nous qui ont été dans une voiture, ils le savent."
"Flavio, avec sa casquette à l’envers, fumait dans les stands. Eddie, tu sautais dans la voie des stands... Je pense que la Formule 1 était beaucoup plus vivante à cette époque. Les émotions étaient permises. Cela fait partie de l’histoire de la Formule 1."
Michael a joué le rôle du "grand frère"
Jordan poursuit en racontant que Schumacher s’est ensuite énervé contre lui, pour avoir posé une consigne figeant la victoire de Damon Hill devant Ralf : "DC s’est caché dans le camping-car, ce qui était compréhensible, avec son casque."
"Michael s’en est pris à moi, tout à coup ! Pendant toutes les années où Michael a essayé de t’aider, il ne s’était jamais vraiment impliqué. Soudain, alors qu’il avait la possibilité de gagner cette course, il s’est mis en colère contre moi. Pourquoi cela ?"
Ralf l’a donc expliqué à Jordan : "C’est mon grand frère et il pensait que cette course était pour moi. Vous vous souvenez de la conversation à la radio ? Damon ne s’en souvient pas ! Peu importe... Nous en avons parlé après la course. Il était un peu mon manager à l’époque, il faut bien le dire. Sans Michael, je n’en serais pas là."
"Michael pensait qu’il faisait partie d’un complot"
David Coulthard se rappelle quant à lui de la colère de Schumacher, qui se pensait victime d’une aide orchestrée en faveur de Mika Häkkinen : "Michael pensait que cela faisait partie d’un complot visant à aider mon coéquipier Mika. C’était simplement un accident. C’était juste une de ces choses qui arrivent."
"Je ne serais pas honnête en reconnaissant qu’il était un grand pilote sans aborder le fait qu’il y avait quelques inconvénients, de mon point de vue, à l’approche de Michael, qui voulait gagner à tout prix en piste."
"Je n’ai aucun problème à reconnaître que j’ai couru contre l’homme qui a réécrit les livres d’histoire. C’est l’homme qui a le mieux réussi dans l’histoire de notre sport."
"Ma compréhension de la limite est peut-être plus proche de celle des autres pilotes. Il pouvait être très impitoyable, il pouvait être froid, il pouvait être distant. Je pense que c’est probablement ce qu’il faut avoir, à ce niveau, pour réussir à ce point."