Lewis Hamilton a été impressionné par l’avantage acquis par Red Bull en ce début de saison.
Le pilote Mercedes assurait même, après l’Arabie saoudite, qu’il n’avait jamais vu une telle domination, même durant l’ère de gloire de Mercedes entre 2014 et 2016 en particulier.
« Je ne sais pas si c’est à moi de le dire, mais je n’ai jamais vu une voiture aussi rapide. Quand nous étions rapides, nous n’étions pas aussi rapides. C’est la voiture la plus rapide que j’ai vue par rapport aux autres, je ne sais pas pourquoi ni comment mais Max m’a dépassé à une vitesse hallucinante » confiait-il ainsi après Djeddah.
Stricto sensu, en vitesse de pointe, la Red Bull est en effet bien rapide : Max Verstappen a été flashé à 342,7 km/h sur son tour rapide (avec DRS), soit 6 de plus que la Williams de Logan Sargeant ou 16 km/h (!) de plus que Lewis Hamilton.
On pourra aussi noter que seules quelques équipes par le passé ont, comme Red Bull, réussi deux doublés lors des deux premières courses : McLaren (1974, 1998), Williams (1981, 1992), Ferrari (1976) ou Mercedes durant l’ère hybride.
Mais Lewis Hamilton évoquait bien sûr l’avantage comparatif de Red Bull en termes de performance sur le reste du plateau.
Les Mercedes hybrides de Hamilton étaient plus dominatrices que la Red Bull
A-t-on alors vu plus grande domination dans l’histoire de la F1 ? La réponse est oui, clairement oui.
En qualifications, notons d’abord que les écarts sont serrés : Charles Leclerc n’avait que 3 dixièmes de retard sur Max Verstappen à Bahreïn, et seulement un dixième et demi à Djeddah. On a vu mieux comme domination…
En moyenne, le site The Race a calculé que Red Bull avait ainsi un avantage en performance pure de 0,251 % sur Ferrari.
Or en 2014, Mercedes avait, en qualifications, un avantage moyen de… 0,881 % sur la deuxième voiture la plus rapide (la Red Bull). Soit une domination quatre fois plus importante.
Cet avantage était aussi très prononcé en 2015 (0,703 %) et en 2016 (0,842 %). Des F1 pilotées toutes par Hamilton bien sûr...
Au Grand Prix d’Australie 2015 par exemple, Lewis Hamilton (1er des qualifications) avait un avantage… d’une seconde et demie sur le 3e des qualifications, Felipe Massa (sur Williams). Et en course, il relégua la Ferrari de Sebastian Vettel à 34 secondes.
En 2021 l’an dernier, Red Bull avait elle un avantage de ‘seulement’ 0,330 % sur la deuxième équipe la plus rapide en performance pure.
La Williams de 1992 encore plus rapide que la McLaren de 1988
Dans un passé plus lointain, les dominations étaient plus franches encore.
En 1992, la fameuse Williams FW14B de Nigel Mansell avait un avantage d’1,5 % en performance pure sur la concurrence. Il s’agissait du plus fort avantage depuis les années 1950.
En 1988, McLaren signait elle des temps 1,511 % plus rapide que la concurrence (1,331 % pour Williams-Honda en 1987).
Cette Red Bull 2023 n’est donc pas la voiture la plus rapide de l’histoire.
Peut-être Lewis Hamilton la pense-t-il intouchable. Et en effet, si entre 2014 et 2016, Mercedes a remporté 51 des 59 Grands Prix, soit 86,5 % des courses, depuis le début de la saison 2022, Red Bull n’est plus si loin de ses chiffres (19 courses remportées sur 23, soit 82,6 %).
Red Bull a certes largement une voiture dominatrice cette année ; mais assurer, comme Lewis Hamilton le fait, qu’il s’agit de la F1 la plus dominatrice de l’histoire, est sans doute excessif. C’est aussi sans doute de bonne guerre…