Encore raté ! Red Bull comptait bien réduire l’écart, de façon décisive, avec Mercedes cette année, en développant plus en amont sa voiture. Mais l’équipe technique de James Allison semble encore avoir l’avantage sur celle d’Adrian Newey selon les propres mots de Max Verstappen, chez qui on sent une grosse pointe de frustration…
Ingénieur en chef chez Red Bull, Paul Monaghan ne peut que constater les dégâts… Est-il tant déçu ces progrès si importants de Mercedes ?
« Un peu déçu, c’est la bonne réponse – plutôt que surpris. In fine, vous êtes jugé par rapport à la concurrence. En pré-saison, il semblait que nous étions proches, un peu en retard peut-être. La première course en Autriche n’a pas été terriblement sympathique pour nous [double abandon]. Tout le mérite en revient à l’équipe, qui s’est ressaisie et a réglé la question pour la prochaine course. Nous avons pu finir sur le podium en Styrie, mais un peu derrière Mercedes. »
Où se situent les faiblesses de Red Bull ? Monaghan semble viser le déficit de Honda, qui affecte aussi la performance en virages à haute vitesse...
« Notre mode moteur ne correspondait pas ou n’était pas, disons, d’un niveau équivalent à celui de la Mercedes, il est donc évident qu’il y a quelque chose à gagner dans les lignes droites. »
Il n’y a pas que la voiture qui peut faire la différence pour Red Bull : il y aussi le facteur pilote, c’est-à-dire surtout Max Verstappen. A cet égard, Monaghan est-il satisfait des progrès du Néerlandais ?
« J’ai vu de Max qu’il est devenu un pilote plus complet, donc sa compréhension de la voiture, des pneus, son talent de pilote a toujours été une grande force. Son rythme est phénoménal. Il a appris à travailler avec un coéquipier très compétitif avec Daniel et il apprend à travailler maintenant avec Alex, donc je pense qu’il mûrit en tant que personne et en tant que contributeur à l’équipe. Nous avons la chance d’avoir un tel atout. »
La Red Bull a-t-elle au moins beaucoup progressé, sur le plan aérodynamique, par rapport à l’an dernier ?
« Je ne sais pas comment vous définissez ‘faire un grand pas en avant’. Nous avons fait le plus grand pas possible en termes d’ajout d’appui aérodynamique pur et simple à la voiture, ainsi qu’en respectant les critères que nous avons pour la stabilité de celle-ci, son comportement. Donc oui, selon notre jugement précédent, le pas de l’année dernière à cette année était raisonnablement encourageant, donc probablement le plus grand que nous ayons jamais fait… ? Probablement pas. Probablement une étape convenable ? Oui, elle l’a été et nous continuerons à travailler dans cette lancée. »
« Ces choses ne sont pas figées, n’est-ce pas ? La voiture qui était en Autriche était déjà très différente de celle aux essais de Barcelone, et ce fut la même chose entre l’Autriche et la Styrie, et puis maintenant la Hongrie. »