Red Bull continue de développer le premier moteur de F1 de son histoire, puisque la division Red Bull Powertrains sera responsable de la partie thermique du tout nouveau V6, tandis que la conception du bloc électrique sera l’oeuvre de Ford.
Malgré des rumeurs sur des difficultés dans les premiers mois de la création de ce moteur, Red Bull Powertrains assure, par la voie de son directeur technique Ben Hodgkinson, que battre Mercedes et sa référence de V6 hybride sera possible, car il pense que son département moteur se développe plus vite que Mercedes HPP.
"Je pense que Mercedes devrait bien s’en sortir" a déclaré Hodgkinson à The Inside Track. "C’est une bonne entreprise qui emploie des gens compétents et qui possède une grande expérience. Je pense que le groupe motopropulseur est assez similaire à celui de la génération actuelle."
"Ils ont probablement pu commencer les essais bien avant nous. Cela leur donne certainement un avantage considérable. Un groupe motopropulseur compte plus de 20 000 composants et, normalement, d’une saison à l’autre, on en conçoit ou en reconçoit environ 600. Mais nous avons dû les dessiner tous, un par un."
"Cela représente donc beaucoup de travail au début. À l’heure actuelle, je suis assez confiant quant au fait que nous développons probablement plus vite qu’eux. Je pense que nous avons pris du retard au départ, mais il s’agit simplement de savoir qui sera en tête lors de la première course."
Le Britannique est convaincu que Red Bull pourra rester à l’avant du peloton en 2026 : "Je dois croire que c’est possible. Viser autre chose n’est tout simplement pas ce qu’il faut faire. Si vous pratiquez le tir à l’arc, vous visez le centre de la cible, c’est ce qu’il faut faire."
Cependant, il refuse d’afficher une confiance aveugle au sujet des résultats que son équipe pourrait signer : "Je ne suis absolument pas confiant. Montrez-moi quelqu’un qui est confiant dans ce sport et je vous montrerai quelqu’un qui est sur le point de perdre."
"Je pense que la confiance est une erreur, car on ne sait pas où on en est. Ce qui me rend confiant, c’est le soutien de Red Bull, celui de Ford, l’équipe que j’ai constituée et les installations dont nous disposons. Je suis confiant à ce sujet. Nous avons pris les bonnes décisions, nous en sommes là. Nous devrons attendre pour voir."
Selon l’ingénieur, la visite effectuée par Max Verstappen a permis d’impressionner le quadruple champion du monde sur ce qui a été fait et sur les infrastructures dont dispose Red Bull Powertrains pour faire son moteur.
"Je pense qu’il a été impressionné par notre travail. Nous avons pu lui montrer toute la quantité de matériel qui passe par nos ateliers de construction et nos bancs d’essai. Il a pu voir certains moteurs tourner pendant quelques tours, ce qui lui a permis d’entendre le bruit du moteur 2026."
"Je suppose qu’il va l’entendre juste derrière sa tête pendant de nombreuses heures, c’était donc la première fois qu’il pouvait entendre exactement à quoi il ressemblait.Je pense qu’il a été impressionné."
"En général, quand je fais visiter les lieux, les gens sont stupéfaits par le niveau de détail que nous atteignons. Il s’agit d’une installation exceptionnelle mise en place par un groupe de personnes vraiment exceptionnelles.
"Et le niveau de détail que nous apportons à chaque élément est, je pense, absolument essentiel pour atteindre notre objectif : être sur la grille de départ et sur le podium. Mais quand vous partagez ces détails avec quelqu’un, cela le laisse bouche bée. Il a du mal à croire le nombre d’éléments que nous disséquons."
Et Hodgkinson a été surpris par la manière dont Verstappen comprend le fonctionnement du département : "Oui, il comprend très bien les choses. Je suis sûr que cela fait partie de ses atouts, pour être honnête, et il posait beaucoup de questions très intelligentes pendant notre visite."
"Il voulait vraiment en savoir plus sur certains points dont nous parlions. Ce fut un réel plaisir de lui en dire plus à ce sujet. Il tenait vraiment à souligner l’importance de la performance. Mais bon, il le savait déjà.
"Je pense donc qu’il s’est très vite rendu compte qu’il était entouré de personnes qui partageaient les mêmes idées que lui. Je veux dire, nous voulons tous être en tête. C’est la seule chose qui compte, tout le reste n’est pas suffisant. C’est donc ce vers quoi nous tendons."