Pierre Waché, le directeur technique de Red Bull, est revenu à Montréal sur l’incroyable début de saison de son équipe : sept courses, sept victoires.
C’est évidemment le meilleur scénario possible pour le Français mais s’y attendait-il ?
"Honnêtement je pense que quand tu fabriques ta F1, tu essaies de la faire la plus rapide possible. Une F1 doit toujours être aussi rapide que possible. Et après, le succès ne dépend pas seulement de vous mais aussi des autres. Alors oui, la différence avec nos rivaux est plus grande que ce à quoi nous nous attendions."
Quelle est la plus grande force de la RB19 ?
"L’efficacité, je dirais. Sur différentes pistes, nous sommes capables de produire une force d’appui sans traînée massive. Je pense que c’est la principale force."
À quel point était-il frustré lorsqu’il a vu la voiture de Sergio Perez être hissée dans les airs à Monaco et donner à tous ses rivaux une chance de regarder en dessous ?
"Sur le moment, ce n’était pas le fait que nous voyions le plancher... la frustration était plus due au fait que la voiture était dans le mur. Mais oui, c’est comme ça et c’est aussi arrivé à notre concurrent (Mercedes F1)."
"Nos rivaux voient des détails et je suis sûr qu’il peuvent apprendre quelque chose de cela. Mais je pense qu’ils avaient déjà des photos de notre plancher dans le garage et qu’ils en avaient déjà vu des détails. Tout le monde espionne tout le monde."
Comme Waché l’a dit, l’écart reste grand. Alors, avons-nous réellement vu de quoi la RB19 est réellement capable ou le rythme a été un peu caché à cause de cette domination ?
"Pas vraiment. En qualification c’est sûr, on pousse, car la marge est faible. C’est sûr que nos rivaux sont à chaque fois plus proches, en termes de performances pures. Après, pendant la course, comme tout le monde, nous gérons les pneus pour augmenter les longueurs de relais ou donner plus de choix de stratégie - mais comme tout le monde le fait. Non, pas de rythme masqué, nous sommes comme tout le monde je crois."
"Après, en termes de gestion du rythme pendant la course, nous avons un certain avantage mais je suis sûr que les autres peuvent débloquer cela. Si la performance pure est là, il est plus facile de développer ce qu’il faut pour avoir le rythme de course qui va bien que le contraire. C’est sûr, ce sera plus serré à chaque course."
Red Bull dominant toujours la F1, sa limite de développement aérodynamique restera la plus faible avec les nouveaux barèmes qui seront en vigueur au 1er juillet pour un an. Le fait d’avoir une telle avance permet-il de faciliter la gestion de ce désavantage ? Et de se concentrer déjà sur le développement de la RB20 de 2024 ?
"Je pense que ce n’est jamais facile. Le fait est que nous avons une restriction de temps dans un certain nombre d’exécutions en CFD ou en soufflerie. Ce n’est pas plus facile car nous sommes en tête du championnat. C’est difficile, on va à la limite. Cela affecte à coup sûr le développement actuel et rapproche la grille au fur et à mesure cette année, mais cela affectera également massivement la voiture de l’année prochaine. Nous voulons la meilleure voiture l’année prochaine. Ensuite, comment cela affectera nos performances, je ne sais pas encore."