Ce vendredi en conférence de presse, au Paul Ricard, Cyril Abiteboul a commencé par défendre haut les couleurs de la Francophonie. Interrogé en Anglais, comme de coutume, le directeur de Renault a poussé un petit coup de gueule…
« Déjà on avait décidé de la faire en Français cette conférence de presse. On en a marre de parler en Anglais en permanence. On est majoritairement Français, donc on la fait en Français ! »
Cyril Abiteboul s’est ensuite plié aux règles du protocole pour revenir à la langue de Bernie Ecclestone…
Renault attend beaucoup de ce Grand Prix de France : une nouvelle spécification moteur est attendue, tandis que des évolutions châssis d’importance ont été finalisées par Enstone. Mais surtout, TF1 et les médias généralistes vont scruter les performances d’une écurie française sur le sol français. N’y a-t-il pas trop de pression quand on court à domicile ?
« C’est bon d’être ici. Je ne perçois pas plus de pression, mais plus d’émotion, plus d’opportunité de voir des sourires, des applaudissements. Je sais qu’il y a eu beaucoup de négativité à propos de la dernière édition, et les organisateurs ont pris très au sérieux cela – je parle des embouteillages. Nous savons que la géographie limite les possibilités. Mais malheureusement, ce problème a passé sous silence les activités formidables qui ont été réalisées, je pense en particulier aux 10 000 enfants qui ont parcouru le paddock jeudi, c’était fantastique pour tout le monde de voir toute l’activité qui entoure un Grand Prix de F1. Pour une fois, un promoteur fait quelque chose pour la jeune génération, et je pense qu’il faut souligner cela. »
Si l’on en revient au plan purement sportif, Nico Hulkenberg a assuré que la Renault n’avait pas attendu le Canada pour être performant, mais que les circonstances de course avaient plutôt caché ce potentiel sous-jacent.
« Je suis d’accord à 100 % » confirme Cyril Abiteboul. « Pour moi, ce qui était exceptionnel et ce qu’il fallait cesser, c’était ce que nous faisions avant. A Montréal, il n’y avait rien d’exceptionnel, c’était comme attendu, comme prévu, c’est ce dont nous sommes capables. C’est plus que les mauvaises courses se sont arrêtées à Montréal. Nous avons commis des erreurs humaines partout. Il n’y a pas un seul département dans l’équipe qui soit à blâmer en particulier, donc pourquoi sanctionner quelqu’un ? Je ne crois pas à des sanctions prises à chaud. Surtout quand des erreurs proviennent de départements différents, surtout quand nous sommes parvenus à rester unis, concentrés, et à avoir cette performance bien sûr à Montréal. Mais Montréal ne peut rester une exception. »
Pour ce faire, les évolutions apportées au Paul Ricard permettront-elles à Renault de faire encore un pas en avant, et de dépasser McLaren pour le reste de la saison ?
« Il est un peu tôt pour dire ce qu’apporteront les évolutions, parce que le premier jour est toujours masqué par l’évolution de la piste. Nous savons qu’une partie de l’asphalte a été resurfacée, donc ce sera intéressant de voir, et aussi très important pour les réglages, dans quelle direction la piste va vraiment évoluer. Il n’y a rien de très alarmant, ni de particulièrement très excitant, mais il faut faire plus de travail et d’analyses. »
« Les buts, pour le reste de la saison, n’ont pas changé. Nous voulons être clairement les 4e au classement des constructeurs. Donc le même objectif que l’an dernier. Mais nous voulons être un peu plus à l’abri du milieu de grille, un peu plus proches des écuries de pointe. Cela prendra quelques saisons pour réduire et combler l’écart par rapport aux écuries de pointe. Oui, nous voulons aussi essayer de battre McLaren. Clairement, ils ont fait des progrès pendant l’hiver, ils ont une bonne voiture. Et un bon moteur ! [Renault]. Je m’attends à plus de combats contre eux. Nous sommes super heureux de nous battre avec McLaren, c’est une marque emblématique, c’est un constructeur automobile, donc je suis très excité. »