Au moment où Renault F1 a annoncé l’abandon de son projet de moteur d’usine pour fin 2025, Nextgen-Auto.com revient sur la saga des 47 ans en Formule 1 du constructeur français.
Après les années 70 (à lire ici), les années 80 (à lire ici), les années 90 (à lire ici), les années 2000 (à lire ici) et la première partie des années 2010 (à lire ici), voici la fin des années 2010 et la saison 2020, qui marque aussi la fin du nom Renault F1 en tant qu’équipe.
Saison 2016 :
Renault Sport continue de fournir des moteurs à Red Bull, qui confie ses RB12 aux mêmes pilotes que l’an passé. Le bloc est alors rebadgé TAG Heuer, en référence au nouveau partenaire de l’écurie. Le retour de Renault dans le paddock est célébré par une livrée jaune et noir rappelant les débuts du constructeur en F1. Red Bull connaît une saison mouvementée. Au Grand Prix d’Espagne, cinquième rendez-vous du calendrier, l’équipe rétrograde Daniil Kvyat chez Toro Rosso pour promouvoir Max Verstappen. Le pari paie et le Néerlandais remporte aussitôt son premier Grand Prix pour établir un nouveau record en devenant le plus jeune vainqueur de l’histoire. Pour sa part, Daniel Ricciardo s’impose en Malaisie.
La campagne de Renault s’avère difficile. Renault Sport F1 Team a dû préparer les châssis trouvés à Enstone au moment du rachat. Freinée par ses problèmes financiers, Lotus n’avait pas eu la possibilité d’en construire de nouveaux depuis fin 2014. Les châssis sont siglés RS16 et confiés à Jolyon Palmer et Kevin Magnussen, deux fils d’anciens pilotes de F1.
— Victoires du moteur Renault avec Red Bull en Espagne et en Malaisie.
Saison 2017 :
Renault engage deux voitures dotées du moteur hybride RE17 dans le châssis RS17, considéré comme le premier vrai châssis Renault depuis le retour de la marque en tant que constructeur à part entière. Au côté de Jolyon Palmer, Renault recrute l’Allemand Nico Hülkenberg, qui s’est distingué en F1 et en dehors en remportant les 24 Heures du Mans dès sa première tentative en 2015.
Le 16 juillet 2017 à Silverstone, Renault célèbre le quarantième anniversaire de ses débuts en F1. Pour marquer l’occasion, Nico Hülkenberg exploite un impressionnant package d’améliorations sur la RS17 pour obtenir la sixième place et égaler son meilleur résultat de l’année. Il avait déjà réussi cet exploit en Espagne avant de récidiver en Belgique. Malgré sa sixième position à l’arrivée à Singapour, Jolyon Palmer est remplacé par le pilote Toro Rosso Carlos Sainz au Grand Prix des États-Unis, où il finit septième pour sa première en noir et jaune. Nico Hülkenberg conclut la saison en se classant dixième au Brésil et sixième à Abu Dhabi pour mener l’équipe au sixième rang du Championnat Constructeurs.
Saison 2018 :
En 2018, Renault conserve son duo Nico Hülkenberg - Carlos Sainz avec l’ambition de se rapprocher des quatre équipes de pointe. L’année s’ouvre avec l’introduction du halo, une boucle de titane fixée sur la cellule de survie du châssis afin de protéger la tête des pilotes contre les débris ou les chocs. Malgré son esthétique décriée par certains fans et spectateurs lors des essais de présaison à Barcelone, le dispositif fait désormais partie intégrante de la Formule 1.
Nico Hülkenberg et Carlos Sainz forment un binôme dynamique, l’Allemand apportant son expérience et l’Espagnol sa fougue au volant d’une F1. Les bons résultats s’enchaînent au fil de la première moitié de saison et Nico Hülkenberg entre dans le top dix sur six des huit premières courses. Carlos Sainz est aussi en verve, comme en témoigne sa cinquième place en Azerbaïdjan, à l’époque le meilleur résultat de l’équipe depuis son retour.
La dynamique se poursuit avec un top cinq de Nico Hülkenberg à domicile, sa meilleure performance pour ses deux premières campagnes avec l’écurie. Avant la pause estivale, Renault envoie un message fort en annonçant l’arrivée d’un vainqueur de Grand Prix, Daniel Ricciardo, dès 2019.
Engagée dans une fascinante bataille pour la quatrième position du Championnat Constructeurs, Renault doit régulièrement placer ses deux monoplaces dans le top dix. Les points continuent de s’accumuler et l’équipe assure presque son statut de quatrième force du plateau au Grand Prix des États-Unis, où Nico Hülkenberg se classe sixième devant Carlos Sainz. À nouveau sixième au Mexique, Nico Hülkenberg rapproche l’écurie de son objectif. C’est finalement chose faite avec la superbe prestation de Carlos Sainz à Abu Dhabi, l’Espagnol finissant sixième pour sa dernière apparition en noir et jaune avant de céder sa place à Daniel Ricciardo.
Saison 2019 :
Renault entame l’année 2019 avec l’un des meilleurs duos sur la grille puisque Daniel Ricciardo, sept fois vainqueur en F1, rejoint l’expérimenté Nico Hülkenberg, présent pour une troisième saison avec l’équipe basée à Enstone. Après la décision de Red Bull Racing de mettre fin à douze ans de partenariat de fourniture moteur avec Renault, McLaren demeure la seule écurie cliente. Renault commence discrètement sa campagne, mais la RS19 dévoile pleinement son potentiel au Grand Prix du Canada avec la sixième place de Daniel Ricciardo, juste devant Nico Hülkenberg. Un pas en avant est franchi en Italie, où l’Australien finit quatrième et l’Allemand cinquième pour délivrer le meilleur score de Renault depuis son retour en 2016.
L’année est toutefois endeuillée par la disparition tragique d’Anthoine Hubert, le pilote de la Renault Sport Academy perdant la vie dans un accident lors d’une manche de Formule 2 à Spa-Francorchamps. Durant l’été, le pilote de réserve Mercedes Esteban Ocon est annoncé pour remplacer Nico Hülkenberg au côté de Daniel Ricciardo à partir de 2020. Malgré de bons résultats en fin de saison, McLaren-Renault termine quatrième chez les constructeurs avec 145 points. Renault perd une place par rapport à l’année précédente en se classant cinquième avec 91 unités. La fin de l’année est également marquée par l’annonce d’un tout nouveau règlement visant à accroître la compétitivité et la parité dans le sport dès 2021 .
Saison 2020 :
Le nouveau duo formé par Daniel Ricciardo et Esteban Ocon a pour objectif la reconquête de la quatrième place de l’écurie au Championnat Constructeurs. Les deux pilotes ont beaucoup à prouver après une première campagne mitigée pour l’Australien et une saison vierge de compétition pour le Français. Le coup d’envoi de la saison est finalement reporté face à la pandémie mondiale de coronavirus. L’attente pousse la Formule 1 à décaler l’introduction du nouveau règlement à 2022. Alors que les pays se confinent et que le monde de la F1 est mis sur pause, le marché des transferts s’embrase et Ricciardo annonce qu’il quittera Renault après deux années pour rejoindre McLaren F1 en 2021.
Peu de temps après, Renault dévoile le nom de son successeur, le double Champion du Monde Fernando Alonso, qui avait pris du recul fin 2018. L’Espagnol effectuera son troisième passage dans l’équipe et il y côtoiera Esteban Ocon. La levée des confinements coïncide ensuite avec la reprise de la F1 à travers un calendrier révisé, mais riche en action avec l’apparition de tracés bien connus ou inédits de juillet à décembre. Les premières courses font état d’un peloton extrêmement compétitif et disputé, un fait confirmé par la suite des événements. Daniel Ricciardo prend toutefois de plus en plus confiance au volant de la RS20 et tire son épingle du jeu pour garantir deux podiums et le meilleur résultat de Renault depuis dix ans. Esteban Ocon a ensuite signé le meilleur résultat de l’équipe depuis son retour en F1 en 2016 en décrochant la deuxième place au Grand Prix de Sakhir.
A l’issue de cette saison 2020 Renault restera en tant que motoriste pour le compte de son équipe, rebaptisée Alpine F1 Team, en 2021.