Au moment où Renault F1 a annoncé l’abandon de son projet de moteur d’usine pour fin 2025, Nextgen-Auto.com revient sur la saga des 47 ans en Formule 1 du constructeur français.
Après les années 70 (à lire ici), place aux années 80 !
Saison 1980 :
Les progrès rapides de Renault continuent et font l’objet de toutes les attentions au sein du paddock. Les Renault à moteur turbo observées avec scepticisme à leurs débuts trois ans plus tôt commencent véritablement à démontrer toutes leurs qualités. Dès cette saison , les châssis reçoivent une nouvelle appellation : le sigle n’est plus RS, mais RE, en hommage au pétrolier Elf pour sa contribution importante aux projets de Renault en F1. L’équipe française remporte trois courses, deux pour René Arnoux au Brésil et en Afrique du Sud, une pour Jean-Pierre Jabouille en Autriche, assorties de la quatrième place au Championnat du Monde des Constructeurs. Jean-Pierre Jabouille est toutefois gravement accidenté au Canada et ne dispute pas le dernier Grand Prix.
— Victoires au Brésil, en Afrique du Sud et en Autriche.
Saison 1981 :
La place laissée par Jean-Pierre Jabouille après son accident et son départ vers Ligier est comblée par Alain Prost, Champion d’Europe de F3. Les Renault ont évolué en RE20B. La saison s’avère fructueuse pour le jeune français qui totalise trois victoires à lui seul, dont la première en son pays à Dijon, un an seulement après ses débuts en F1 avec McLaren-Ford. Renault progresse au troisième rang du Championnat du Monde des Constructeurs alors que Ferrari et d’autres ont suivi la voie tracée par Renault en adoptant un moteur turbo. Par ailleurs, l’équipe française introduit l’une de ses innovations, le DPV (dispositif de prérotation variable), qui minimise encore le temps de réponse du turbocompresseur à l’accélération et sera copié par tous les blocs suralimentés. Au mois de mai, les nouveaux châssis RE30 prennent la succession des RE20B.
— Victoires en France, aux Pays-Bas et en Italie.
Saison 1982 :
Une saison en demi-teinte malgré quatre succès, répartis équitablement entre René Arnoux et Alain Prost. Longtemps en lice pour le titre mondial, ce dernier est toutefois victime de soucis de fiabilité l’empêchant de mener à bien sa conquête de la couronne. Renault essaie plusieurs nouveautés tout au long de l’année, du développement d’un diffuseur soufflé à l’injection d’essence à commande électronique en passant par une boîte de vitesses transversale ou encore des suspensions à correction d’assiette.
— Victoires en Afrique du Sud, au Brésil, en France et en Italie.
Saison 1983 :
En parallèle de l’équipe officielle, Renault motorise également la Lotus d’Elio de Angelis et celle de Nigel Mansell dès le Grand Prix de Grande-Bretagne. Chez Renault, René Arnoux est remplacé par l’Américain Eddie Cheever, chargé d’épauler Alain Prost. Les deux hommes commencent leur campagne avec des châssis RE30C avant l’arrivée de la nouvelle RE40 pour Alain Prost à Long Beach, la deuxième étape du calendrier. Il s’agit alors de la plus belle saison de Renault, mais Alain Prost manque finalement le titre pour deux points seulement face à Nelson Piquet. De nombreux observateurs estiment que la Brabham-BMW turbo du Brésilien n’utilise pas un carburant conforme, mais Renault refuse de l’emporter sur tapis vert et ne porte pas réclamation.
— Victoires en France, en Belgique, en Grande-Bretagne et en Autriche.
Saison 1984 :
Un profond renouvellement a lieu en 1984. Le Français Patrick Tambay et le Britannique Derek Warwick remplacent Alain Prost et Eddie Cheever au volant des nouvelles RE50. Renault continue de motoriser le Team Lotus avec Elio de Angelis et Nigel Mansell, et développe cette activité en y ajoutant les Ligier d’Andrea de Cesaris et de François Hesnault. Au dernier Grand Prix de la saison, Renault aligne une troisième voiture pour Philippe Streiff au Portugal.
Saison 1985 :
Patrick Tambay et Derek Warwick sont prolongés alors que la nouvelle RE60 fait son apparition. Renault Sport continue de fournir des moteurs à Lotus (Elio de Angelis et Ayrton Senna) et Ligier (Jacques Laffite, Andrea de Cesaris et Philippe Streiff), puis à l’équipe Tyrrell (Stefan Bellof et Martin Brundle) à partir du mois de juillet. Deux grands espoirs de la F1 roulent alors avec Renault : Stefan Bellof chez Tyrrell et Ayrton Senna chez Lotus. Le Brésilien marque les esprits à l’orée d’une fabuleuse carrière en signant ses deux premières victoires en F1 avec une Lotus-Renault au Portugal et en Belgique tandis que son équipier Elio de Angelis s’impose à Saint-Marin.
— Victoires du moteur Renault avec Lotus au Portugal, à Saint-Marin et en Belgique
Saison 1986 :
Au mois d’août l’an passé, Renault a annoncé la cessation de ses activités châssis pour se concentrer uniquement sur son rôle de motoriste. Le premier produit de cette approche est le moteur turbo EF15, destiné à répondre au règlement limitant la contenance du réservoir de 220 à 195 litres de carburant. En outre, l’EF15 recèle pour la première fois une nouveauté technique encore employée aujourd’hui par tous les motoristes : le rappel pneumatique des soupapes. Lotus, Ligier et Tyrrell utilisent les blocs Renault. Ayrton Senna remporte deux nouveaux succès à Jerez et à Detroit. En fin d’année, Renault Sport suspend toutes ses activités F1.
— Victoires du moteur Renault avec Lotus en Espagne et aux États-Unis.
1987 :
Les activités F1 de Renault Sport sont mises en sommeil, mais une cellule de veille créée à Viry-Châtillon est chargée d’étudier différents projets. Ses travaux portent notamment sur un moteur atmosphérique de F1 dans le cadre du nouveau règlement de la discipline qui autorisera ce type de moteur de 3500 cm3 conjointement au turbo 1500 cm3. Renault Sport discute de la faisabilité d’un tel bloc auprès de grandes écuries de F1 dans des configurations V8, V10 et V12. Le consensus penche vers le V10. Renault Sport entame alors la construction d’un V10 dénommé RS1.
1988 :
Le RS1 tourne pour la première fois au banc d’essais le 30 janvier 1988. Il s’agit d’un moteur avec dix cylindres en V à 67°. Renault Sport concentre ses efforts dans la recherche d’une écurie de pointe à motoriser et un accord est signé avec Williams avant même que les tests du RS1 soient bouclés.
Saison 1989 :
Couplés aux châssis Williams FW12C et FW13, les moteurs Renault RS1 sont loués par les pilotes de l’écurie britannique, l’italien Riccardo Patrese et le Belge Thierry Boutsen. Dès le premier Grand Prix de la saison au Brésil, une Williams-Renault se qualifie en première ligne. Au terme d’une campagne réussie, Thierry Boutsen compte deux succès et Riccardo Patrese signe sa première pole position depuis près de six ans en Hongrie. L’Italien termine troisième du classement général derrière les dominatrices Mclaren-Honda tandis que Thierry Boutsen finit cinquième. Pour Renault Sport, le pari du retour en F1 est gagné avec la deuxième place du Championnat Constructeurs pour Williams-Renault.
— Victoires du moteur Renault avec Williams au Canada et en Australie.