Au moment où Renault F1 a annoncé l’abandon de son projet de moteur d’usine pour fin 2025, Nextgen-Auto.com revient sur la saga des 47 ans en Formule 1 du constructeur français.
Le 16 juillet 1977, Renault disputait son premier Grand Prix de Formule 1 et ouvrait un nouveau chapitre de son histoire. Une très longue histoire qui remonte aux toutes premières courses, en quelque sorte aux sources de la compétition automobile. Renault a participé à tous les types d’épreuves, en circuits, rallye-raids, records ou encore Endurance... Et Renault s’est imposé partout : dans toutes les disciplines, le nom de Renault s’inscrit à un moment ou à un autre en haut du palmarès. li était donc inéluctable que dans sa vision de la course, Renault s’intéresse un jour à la F1, la discipline-reine du sport automobile.
Depuis 1977, plus de quatre décennies se sont écoulées, toutes faites d’un engagement déterminé, volontariste, intelligent, et toujours hautement technologique. Car non seulement Renault compte de très nombreuses victoires, mais à chaque fois en apportant son lot d’innovations dans le domaine des châssis, de l’aérodynamique comme dans celui des moteurs. Renault fait aujourd’hui partie intégrante de ce monde des Grands Prix et suscite chez tous ses concurrents le respect.
En 2021, le nom Renault s’effacera un peu pour laisser place à celui d’une autre marque historique qui appartient au groupe : Alpine. Le moteur devrait garder la dénomination Renault afin de faire perdurer la présence de la marque en F1.
Voici la progression détaillée de Renault en Formule 1, en commençant par les débuts : les années 70.
Les 6 dates fondatrices :
— 23 juillet 1975 : le premier moteur V6 1500 cc turbo, appellation 32T (alésage/course 80 x 49,4 mm), tourne au banc d’essais à Viry-Châtillon.
— 8 août 1975 : le second V6 1500 cc turbo, appellation 33T (alésage/course 86 x 42,8 mm), passe sur les bancs de Viry-Châtillon.
— 21 novembre 1975 : baptême de piste du 33T, installé secrètement sous le capot d’un prototype Alpine-Renault A441 .
— 19 décembre 1975 : baptême de piste du 32T placé incognito dans le même châssis.
— 3 janvier 1977 : début de la construction du châssis RS01.
— 10 mai 1977 : présentation officielle de la RS01 au Pub Renault, aujourd’hui l’Atelier Renault, aux Champs-Élysées à Paris.
Photo : le moteur de 1976 sur le banc d’essai
Saison 1977
L’équipe Renault sélectionne cinq Grands Prix sur lesquels la R501 peut effectuer ses premiers pas. Renault a choisi de défricher une voie inédite en F1, le moteur turbo, et celui-ci présente un handicap : son temps de réponse à l’accélération. Les cinq courses retenues constituent plutôt des essais grandeur nature sur des circuits où le temps de réponse ne sera pas insurmontable en matière de pilotage. Renault n’engage qu’une seule voiture pour Jean Pierre Jabouille, pilote officiel de la marque. Les tracés : Silverstone en Grande-Bretagne, Zandvoort aux Pays-Bas, Monza en Italie, Watkins Glen aux États-Unis, et Mosport au Canada. La Renault RS01 fait ses débuts en compétition le 16 juillet 1977 au Grand Prix de Grande-Bretagne.
Saison 1978
Renault s’aligne sur quatorze des seize Grands Prix de la saison 1978 et le programme F1 entre désormais de plain-pied dans les ateliers de Viry-Châtillon. La première récompense survient le 1er octobre au Grand Prix des États-Unis : Jean-Pierre Jabouille marque les trois premiers points de Renault en F1 en terminant quatrième le jour de son trente-sixième anniversaire.
Saison 1979
— 1ère victoire au GP de France
Renault devient une équipe à plein temps dans l’élite du sport automobile. Un second pilote, René Arnoux, est aligné aux côtés de Jean-Pierre Jabouille. Les châssis RS01 laissent place aux RS10, puis aux RS11, des voitures à effet de sol bien mieux finies incorporant le moteur V6 1,5 L suralimenté. Début janvier sur le circuit de Dijon, Renault Sport effectue les premiers essais d’un V6 biturbo. Ce dispositif fait son apparition en compétition fin mai à Monaco. Le 1er juillet, Renault entre dans l’histoire puisque Jean-Pierre Jabouille remporte le Grand Prix de France à Dijon avec plus de quatorze secondes d’avance sur la Ferrari de Gilles Villeneuve et la Renault de René Arnoux, engagées dans un duel d’anthologie.