Le début de saison a été intense pour les moteurs avec 6 courses en 8 semaines.
Le directeur technique moteur de Renault F1, Rémi Taffin, aborde maintenant un autre défi, celui des circuits très rapides, avec un triplé de courses commençant en Belgique ce week-end. Et une nouveauté dès Monza : l’interdiction du mode ’fête’ en qualifications !
Quels sont les principaux défis de Spa-Francorchamps ?
Spa est un défi en lui-même de par la longueur du tracé et le temps passé en pleine charge. Le moteur est certes poussé à ses limites, mais c’est un aspect que nous validons toujours aux bancs. L’élément le plus imprévisible à appréhender ici sera probablement la météo. Qu’il pleuve ou non, nous veillerons à ce que le bloc fonctionne comme prévu et réponde aux volontés de nos pilotes dans chaque virage spécifique. Nous nous rendons sur trois tracés typés « moteur » à l’occasion de ce triple rendez-vous. Pour l’occasion, Esteban utilisera des pièces moteur neuves sur sa voiture à Spa. La spécification sera identique à son premier moteur conformément au gel moteur en vigueur depuis le début de saison jusqu’à l’an prochain.
Quelles sont les principales observations des six premières courses ?
Le moteur se comporte comme prévu au plan après six courses. L’agrément de conduite et les performances sont là, nous donc devons en tirer le maximum. Le peloton est très disputé et chaque passage en Q3 peut se jouer à quelques millièmes. Nous ne pouvons pas faire de croix sur la moindre milliseconde et c’est la mission de notre équipe de course. Le travail effectué à l’usine a été bon jusqu’ici tant sur la plan de la fiabilité que sur celui de la performance. L’équipe de course prend chaque week-end le relais pour extraire tout le potentiel de notre package, un aspect crucial de nos jours.
C’est gratifiant vis-à-vis des efforts fournis l’an passé et cette année. Nous sommes revenus au niveau en performance depuis l’an dernier et nous nous sommes assurés de corriger les derniers soucis rencontrés en première partie de la saison dernière. Tout ce travail acharné porte désormais ses fruits. Ces enchaînements de trois courses consécutives sont aussi très intenses pour l’équipe de course qui jusque-là relève le défi et se comporte de manière exemplaire.
Les dernières clarifications sur les modes d’utilisation moteur apporteront-elles des défis inédits ?
Dans les faits, ce ne sera pas trop difficile. Nous ajusterons l’équilibre entre les qualifications et la course. Jusque-là, le règlement stipulait que nous pouvions faire fonctionner nos moteurs avec des modes différents entre les qualifications et la course et donc nous tentions comme toujours d’optimiser les règles. La FIA a dorénavant donné une nouvelle directive à appliquer à partir de Monza. Nous essaierons d’adapter, de réoptimiser et de valider les domaines d’utilisation de nos moteurs. C’est le même travail pour un résultat différent. Nous aurons moins de puissance en qualifications et plus en course. Il s’agit donc d’un nouveau compromis. Nous comprenons les inquiétudes de la FIA et nous travaillerons à leurs côtés pour répondre à leur demande.